• Noreddine Rachedi, français, agressé parce que musulman.

    L'agression d'un musulman passe inaperçue, contrairement celle de Rudy au 19ème Paris. La disparité entre citoyens de France est sournoise. Ce qui alimente les émeutes des jeunes des cités.

    Par N.E. Tatem avec Logo de ARGOTHEMEARGOTHEME 

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    Agressé par le fait qu'il soit musulman, d'ailleurs comment vérifier sa religiosité ? A moins d'être le secrétaire ou l'associé d'Allah. Rachedi Noureddine ressent, malgré le fait qu'il soit né en France, qu'il ne sera jamais citoyen à part entière et égal à ceux qu'il a peut-être défendu...



     Quand la France, toutes analystes de sociologie et autorités confondus, se questionne sur les raisons réelles des violences urbaines signées par toutes les communautés banlieusardes, elle ne constate pas les pires plaies et souffrances de ce petit peuple relégué loin des feux de la rampe. Elle ne relève pas les disparités entre les communautés dont la citoyenneté des uns dépasse celle des autres. Elle ne voit pas les sources de frustrations et les plaies qui allaitent, de sève nourricière, les séditions des oubliés du ghetto.

    Les différences de traitement des victimes de violence, pourtant justiciables d'une même république, condensent les colères qui éclatent le jour où une autre goutte, de plus et nouvelle, vient faire déborder les vases en tensions sociales. L'incivilité est bien là où on ne la diagnostique pas. L'autisme pour des malheurs communs est la pire surdité de ceux qui refusent d'entendre.

    Dans l'affaire de Rudy, membre d'un gang, ayant participé à des affrontements et sous contrôle judiciaire, qui a été agressé dans le 19e à Paris le 21 juin, la mobilisation des enquêteurs et des médias a été large et même vive. Après quelques tergiversations, la justice a qualifié l'agression de ce jeune de 17 ans d'acte antisémite. Et l'antisémitisme existe et est intolérable.

    Le cas dans ce sujet est, on dirait, celui d'un chien sans collier égaré puis écrasé par un wagon sans conducteur. L'indifférence totale des intellos épris d'asséner par leurs opinions que le Bio est l'actu primordiale et la Chine un merdier scandaleux ! Il s'agit de Noureddine Rachedi tabassé entre la nuit du 24 au 25 juin, un statisticien de 30 ans ressortissant de Guyancourt, dans les Yvelines.

    Où est la TV qui a défendu Rudy ?
    2ème image Rachedi N.
    Le patronyme de ce sous-citoyen à consonance similaire avec celui de l'officielle et silencieuse Fadéla Amara, chargée des quartiers dits « sensibles » ainsi que celui de l'oublieuse (vacances obligent) Madame la garde des Seaux, est celui d'un administré, dernier-né des générations maghrébines.

    Ce soir-là, Noureddine Rachedi, descendant du train Paris/Saint-Quentin avant 1 heure du matin, coupe par le parc de l'université de Guyancourt, le raccourci fatal, pour rentrer chez lui. Il croise deux individus. L'un d'eux, avec ton très sec, lui demande une cigarette. Puis le questionne : « s'il est musulman ? » Noureddine répond par l'affirmative. L'agresseur continue  : « Depuis combien de temps tu es en France ? » Noureddine réplique qu'il y est né et qu'il y a toujours vécu. L'individu lui demande alors ce qu'il pense de la situation en ex-Yougoslavie, quelques jours après l'arrestation de Radovan Karadzic, ex-dirigeant des Serbes de Bosnie, accusé notamment d'avoir organisé le massacre de 8 000 musulmans à Srebrenica. Noureddine Rachedi ne comprend pas pourquoi on lui demande ça ? La réponse est claire : « Parce que nous sommes des nazis. » Ils mettent fin à la conversation et le tabassent à deux. Une fois terminé  : « Ça y est, c'est bon, on se casse ! », lâche l'un des deux individus.

    L'agression comporte plusieurs coups de pieds sur l'ensemble du corps et sur la tête. La victime se relève et craignant qu'ils ne reviennent, elle se rend en courant sur le boulevard Beethoven. Et téléphone immédiatement aux pompiers qui la transportent aux urgences. L'unité médico-légale de Versailles lui diagnostique des plaies au crâne, plusieurs hématomes sur le corps et le visage, et un pneumothorax (déplacement du poumon). Et lui prescrit vingt et un jours d'incapacité temporaire de travail (ITT).

    Le lendemain, le 25 juin, Noureddine dépose plainte auprès du commissariat. La police qualifie l'affaire de « violences volontaires aggravées en réunion ». Grâce à des photos, Noureddine identifie l'un de ses agresseurs. Un jeune de 18 ans connu, lui aussi, des services de police comme l'agressé du 19e arrondissement parisien, par la police pour des actes de violences et militant d'extrême droite. Lors d'une perquisition de sa chambre, les policiers ont trouvé « deux armoires pleines de documentations nazies ». Le second agresseur est toujours recherché.

    Trois jours plus tard, la victime revient au commissariat demander pourquoi le caractère raciste n'a pas été retenu sur sa plainte. La police lui indique qu'il faut en faire la demande auprès du procureur. Est-ce obligatoire ? Cette qualification relève-t-elle uniquement d'une décision de la magistrature ? Seuls les critères de « violences volontaires avec incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours et commises en réunion » et avec « circonstance aggravante en relation avec l'appartenance supposée ou réelle à une religion », ont été retenus.

    Selon son avocat, deux hypothèses justifieraient le fait que la police n'ait pas relevé le caractère raciste qui est une circonstance plus aggravante dans ce type de cas. « Il est possible que la police reste très précautionneuse avant de qualifier un acte de raciste, par peur de porter cette responsabilité. Elle peut également subir une certaine pression, et ne veut pas que les statistiques d'agressions racistes augmentent. »

    Devant ce « deux poids, deux mesures », l'agressé trouve écho qu'auprès des cercles communautaires pour se faire entendre. Il reçoit le soutien des Indigènes de la République, association dénonçant le racisme postcolonial. Et choisit de s'exprimer sur un forum de même type.

    C'est ainsi que les replis communautaires se multiplient et foisonnent. L'asymétrie entre la relative indifférence qui entoure l'affaire de Noureddine Rachedi et le traitement réservé à l'agression, qualifiée d'antisémite par le parquet, du jeune Rudy, n'est pas si difficile à relater.

    La voie qui alimente les futures émeutes des perclus de la citoyenneté républicaine se dessine, de cette manière, à entendre certains et à mépriser d'autres. L'incivilité de ne pas protéger par une justice impartiale, équitable et républicaine tous les Français, accorde des largesses pour que l'islamophobie devienne institutionnelle. Et dans ce cas, admise par un silence des philosophes et autres médiateurs, elle semble bien structurelle.


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  • Commentaires

    1
    rachedi aziz
    Dimanche 5 Octobre 2008 à 15:12
    salut mon cousin
    je ss trés touché par l'information que j'ai apris par internet vs portez mon nom je ss de chelghoum laid wde mila je vs souhaite bonne retablissement et dieu vs donne santé et courage .
    2
    rachedi aziz
    Dimanche 5 Octobre 2008 à 15:13
    salut mon cousin
    je ss trés touché par l\'information que j\'ai apris par internet vs portez mon nom je ss de chelghoum laid wde mila je vs souhaite bonne retablissement et dieu vs donne santé et courage .
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    3
    Nouredine RACHEDI
    Mardi 29 Mai 2012 à 22:12
    Merci pour votre soutien
    Procès perdu en première instance qui s'est terminé par la relaxe de mes 2 agresseurs. Procès en appel le 12 juin 2012.
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