• Saint-Quentin : plus anxiogène que Sarkozy ce mardi 24 mars, on n’en a pas vu !

    Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME

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    Le discours du meeting de Nicolas Sarkozy à St-Quentin porte bien la pédagogie de faire durer la crise dans le même sens que prolonger la vie du capitalisme historiquement tombé en désuétude. La fuite-en-avant alimente plus les angoisses de la population que la rassure alors que la machine de la récession s’ébranle avec plus de données alarmantes : chômage, bonus aux cadres, l’injustice policière et les attentes sans réponses comme persistance de la crise.

    Une morne atmosphère a régné à Saint-Quentin dans l'Aisne lors, plus d'un conclave intra-muros strictement réservé aux militants de l'U.M.P., du déplacement discours Nicolas Sarkozy. Il faut y être dans cette localité de la France profonde pour humer de près la morosité... Outre que l'insatisfaction d'une démarche politique qui montre de nouvelles dérives et surenchères, comme un inqualifiable mépris malgré un intéressement aux palliatifs des plans sociaux et sa prière pour la sagesse, au mouvement social qui gronde...

    24 mars, vient de préciser au mouvement social protestataire la fin de non-recevoir. Face à la détérioration des conditions de vie des plus vulnérables que le libéralisme persistera à les ruiner, aucune ligne de démarcation. Même en reconnaissant que la situation se dégrade ou en prônant une relance par la désignation de commissaires des grands pôles industriels régionaux, il n’a pas montré de réelles perspectives d’une issue à la française et au niveau local à la crise. Est-ce les bonnes réponses ? Aussi bien en suggérant une législation qui obstruerait les indécentes dilapidations que signent journellement, d’une manière orientée sur la disparité entre administrés, les grands salaires et autres parachutes dorés ou bonus par rapport au reste des citoyens… Que le discours tentant de moraliser la vie quotidienne par la voie sécuritaire avec un fatras de notions sur la citoyenneté, rajoute plus une certaine huile inflammable que d’atténuer les angoisses que la rue a engrangées pendant les deux manifestations désormais historiques de février et de mars. C’est carrément un décalage destructeur par rapport aux attentes.

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    Le grand danger d’une radicalisation à la soixante-huitard du mouvement social, a été perçu et très ressenti quand il a soulevé d’une manière, à la limite du dédain et de fuite en avant, les révoltes légitimes des français des Antilles. Celles qui ont donné raison à leurs meneurs du fait de leurs débouchements. Surtout que les Dom/Tom, disent plusieurs historiens et analystes, ont été bien, une année à l’avance, les annonceurs des historiques, que cela agacent leurs détracteurs, événements des années 60.

    Une ambiance très morose a régné pendant la journée dans la ville même, Saint-Quentin, où s’est déroulé ce meeting réservé, tels ceux d’une campagne électorale, aux seuls militants UMP. Il faut y être pour voir l’anxiété qui se dégageait dans les rues. Les gens se sont enfermés. Et l’écart ne fait que se creuser entre les administrés et leur premier dirigeant. L’absence de l’atmosphère festive qui suivait les déplacements du chef de l’Etat, a été de mise comme le passage du spectre de la grande crise qui a terrassé le capitalisme indéfendable. Que Mr. Sarkozy s’évertue becs et ongles, d’ailleurs de ne pas mieux le protéger, d’être à son chevet. Déjà obsolète, le système capitaliste est gangréné par une foule d’escrocs qui puisent de faramineuses rentes avec une criminalité avérée, du denier public, des entreprises et des populations bernées par l’aventure de la spéculation boursières.

    Ce n’est certainement pas les sondages qui tirent de mois en mois la cote de popularité, du président Nicolas Sarkozy, vers le bas qui démentissent l’éloignement, des actions du successeur de Mr Chirac, des préoccupations de la majorité des français. Car la minorité bénéficie du bouclier fiscal, avec un entêtement des plus chauvins. Quand, dit-il, j’ai été élu, ce n’est pour augmenter les impôts. Hélas ! Ce pas une nouvelle idée, anticrise, mais depuis les dernières présidentielles beaucoup d’eau a coulé sous les ponts jusqu’à l’étendue des mers. Une nouvelle donne stressante s’est installée !

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    Premières réactions rapportées par l'A.F.P

     - Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche) : "Muré dans ses certitudes libérales, Nicolas Sarkozy vient de tenir un discours de confrontation sociale et politique. En adepte de la théorie du choc, il compte profiter des circonstances de crise pour l'application d'une politique libérale qui a déjà conduit le monde au désastre. Il a tenu un discours davantage de chef de bande que de chef d'Etat". (communiqué)

    - Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière): "Sarkozy a prétendu marier ensemble les mots +capitalisme+ et +morale+" et "a eu le culot d'affirmer que +la crise nous rend libres+". "Pour les travailleurs, la seule solidarité qui a un sens, c'est celle de tous les exploités dans la lutte pour ne pas supporter tout le poids de la crise". (communiqué)

    - PCF: Nicolas Sarkozy "a voulu montrer les muscles face au mouvement social, il n'aura fait que se ridiculiser tant il est manifeste qu'il ne fait pas le poids". "Mais il n'est de bête plus dangereuse que celle qui se sent en danger. Témoin, son ton revanchard quand il évoque les Antilles. Quand un sondage nous apprend que six Français sur dix souhaitent que le mouvement social prenne de l'ampleur, nous pouvons légitimement craindre les réactions dénuées de raison de la droite très dure au pouvoir". Le PCF "appelle à la vigilance et à amplifier la résistance". (communiqué) - Philippe de Villiers (MPF) et Frédéric Nihous (CPNT): Nicolas Sarkozy, "après un examen lucide et juste des problèmes économiques de la France et des préoccupations des Français, n'a pourtant pas osé pointé du doigt le vrai responsable de la situation actuelle de notre pays: la commission de Bruxelles" (communiqué)


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