• Mémoire à faire savoir aux collégiens algériens pour leur éviter le cafouillage identitaire.

    Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME. 

    Cet article a été publié par POPULISCOOP -Scoop Populaire-

    <script language=javascript type=text/javascript> var recordingUrl = "http://www.spokentext.net/members/argotheme/algrie__histoire__ne_pas_dire.mp3"; var width = "130"; var height = "20" ; </script> CELUI QUI NE SAIT PAS EST UN IMBECILE. CELUI QUI FAIT SEMBLANT DE NE PAS SAVOIR EST CRIMINEL. de Berthold Brecht -dramaturge allemand <script language=javascript src="http://www.spokentext.net/display_player.php" type=text/javascript></script>

    2 séquences  vidéo dans cet article, extraits du film -->

    Et comme nombreux lecteurs ont réagi à cet article, aussi bien des algériens que des amoureux de ce pays, notre offre un montage vidéo de BELLES IMAGES D'ALGERIE.à la fin de cet article

    On croyait la « sur-glorification » de la guerre d'Algérie était le propre des catégories rentières qui ont des dividendes dans le système qui dirige le pays depuis l'indépendance. Mais il n'y a pas qu'elles, qui se composent d'anciens moujahids maquisards et leurs descendants encore plus voraces en matière de rapine, bien des donneurs de leçons tablent sur le même idolâtre béat. Jouissant de position de puissance, les mettant en continuelles chamaillades entre prédateurs dans le partage du gâteau, ces « kleptocrates » soutiennent de concert à la fois les lectures et les écritures populistes de cette mémoire combien fraîche et douloureuse.

    Katiba :

    Plus d'infos sur ce film

    Si un jour l'Histoire de l'action armée qu'a présidée le FLN mériterait d'être constructive, elle peut admettre les critiques qui lui prodigueraient, quand elle est revisitée, les palliatifs qui préserveraient son honorable rang, sa bonne et juste cause ainsi que sa place distinguée dans toutes les gestes contemporaines des décolonisations. Appréhender avec dédain tels des dégâts collatéraux ou de dérives circonstancielles toutes les violences inexplicables que renferme la tâche historique qui a libéré le pays, nuirait davantage à sa bonne réputation. Et métamorphose cette dernière, depuis qu'une démocratie surveillée par l'islamisme et les connivences dont il l'aval au sein du système indécrottable d'un parti unique pervertissant le sigle de la mémoire collective « FLN », de celle toute faite pour le vénérable symbole à celle ternie et dévoyée par bien des secrets et non-dits cachés par le passé et toutes les étroitesses voilées d'un présent agité.

    Les regards lucides doivent aborder d'ors-et-déjà, comme souvent nous donne à les voir l'historien et acteur de cette mémoire Mohamed harbi, les malheurs connus pour que surgissent avec moins de fracas ceux plus malsains et même inhumains tus à jamais. Comme le rôle joué par un certain groupe de « Oujda », la liquidation en règle de la pluralité, perçu comme un revers idéologique, connue au sein du 1èr GPRA (Gouvernement Provisoire) ou dans les rangs de l'ALN (Armée de Libération Nationale) et d'autres dualités entre personnes qui sont à l'origine de plusieurs scandaleux règlements de compte entre chefs centraux et locaux, ne sont que temporairement sous boisseau, puisque leur jour viendra pour que la vérité censée et présidée de droiture réintègre l'acquiescement qui lui est dû.

    Toutes les affaires du massacre de « Melouza », des morts suspectes de grands leaders comme Abane Ramdane ou Krim Belkacem, de celle dite de la « Bleuite », du refoulement expéditif des jeunes étudiants qui ont désiré rejoindre les maquis avant mai 1956, des massacres sans moindre distinction qu'ont subi les éléments du MNA de Messali El-Hadj, des envois au charbon ou des tueries envers les militants communistes algériens qui étaient dans les rangs de l'ALN et tant d'autres sujets qu'on citent sur les bouts des lèvres, sont disparues officiellement de tous rappels aussi bien par les historiens du sérail que par d'autres intéressements comme les émissions de télé et le cinéma.

    Chanson espagnole chantée par une oranaise

    Plus d'infos sur ce film

    Alors que bien plus graves thèmes comme « le comment et le pourquoi » de l'existence d'une si forte communauté de plus de 200 000 harkis seuls à avoir embarqués avant ou après l'indépendance ce qui est proportionnellement à la population algérienne de l'époque et aux autres partants bien moindre à la réalité, des plus de 1,2 millions de pieds-noirs à avoir plier bagages et des massacres qui ont poussé les revanchards du côté de l'OAS et des réveillés à la dernière qui ont commis les pires sévices sur les anciens collabos... Tous ces sujets restent à citer, à commenter, à vérifier et à soulever puisque les cycles d'exaltation se sont épuisés au service d'une fin icarienne que d'une propulsion, le suicide que l'envol. L'Algérie se cloitre, s'autodétruit et s'embourbe dans les cycles resurgissant au gré des fastes revenus et camouflets que lui rapportent l'énergie pétrolifère, mais ne trouve pas l'harmonie stabilisante d'abord avant une voie de développement irréversible. A se demander pourquoi ? Et pour une large part, la mémoire est dévergondée car dépourvue de projections porteuses de modernité.

    C'est dans cette approche que s'inscrit le dernier film de Jean-Pierre Lledo au titre évocateur: Algérie, histoire à ne pas dire. Dernier de sa «Trilogie d'exil », par laquelle il se donne la délicate peine de fouiller les normes de la citoyenneté dans un pays, sien et auquel il se reconnaît pleinement, qui a recouvert sa souveraineté sans admettre que les siens sont diversifiés, multiculturels et pluriethnique. Autour de ce film bien des remous continuent, de riposter pour préserver les positions acquises, de secouer un cocotier dont l'enracinement est miné d'une acclimatation qui n'est pas sienne. Parce que remuer un couteau dans une plaie qui tarde à se cicatriser tant au niveau de l'ex. métropole, où les relents coloniaux croient encore à une mission civilisatrice malgré les violences et les ségrégations, qu'au niveau algérien, où le complexe du colonisé offre un paradigme de victimologie partagée entre un esprit de vengeance vis-à-vis de l'ex. occupant et un incommensurable besoin de légitimité pour la dictature populiste, en place et sur le point de se convertir en une féodalité, n'est pas l'introduire dans une sinécure.

    A bien regarder l'apport de toute l'œuvre de ce cinéaste, le questionnement de l'Algérie multiethnique est avancé, tel un projet sociétal. Et il n'y a peut-être pas dans le gotha des réalisateurs algériens, un tel regard enrichissant à plus d'un titre parce que parcouru et imprégné d'une distanciation utile pour capter des visions moins mécaniques que celles de vouloir apprendre l'Histoire aux générations montantes en leurs inculquant une plate simplicité de l'héroïsme avant  des perceptions critiques et constructives. Ainsi globalement la modernité souffre d'une pathologie allergisante, notamment au niveau des tendances de gauche surtout, parce que le capitalisme trouve dans ce qui est « le monde moderne » ses intérêts dans la robotique et beaucoup d'autres atouts de l'avancée du savoir. Sur le plan sociologique et qui concerne l'Algérie, la formation d'une société ouverte sur la pluralité ethnique est plus posée que jamais.

    La mémoire à ne pas révéler... éclate chaque à la face de chaque algérien qui ne sait toujours pas où de quoi sera fait demain et que peuvent bien être les paramètres et les contours de sa personnalité ? Elle n'est certainement pas uniquement un plat de couscous et un mélodieux chant berbère. Deux aspects que j'ai saisis après la projection du jeudi 8 mai 2008, sur invitation du manifeste des libertés, quand la première question a été posée à J.P. Lledo : « Pourquoi un tel film ? » Une interrogation, première dans la série de l'inspection idéologique et du comité de censure, que veut bien dire le film ? Et le film souffre encore, depuis la fin de l'année 2007 où son dernier clap a été fait, du mi-chemin entre censuré pas du tout...

    Notre montage vidéo, BELLES IMAGES D'ALGERIE... Eloignez votre écran pour améliorer la qualité.


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  • Commentaires

    1
    Jeudi 15 Mai 2008 à 02:24
    Je vous cite :
    "d'anciens moujahids maquisards et leurs descendants encore plus voraces en matière de rapine" Non monsieur, ce n'est pas parce qu'une pomme est pourrie qu'il faut jeter tout le cageot! Vous ne semblez pas connaitre les maquisards, du moins les vrais. J'en ai connu, et des plus proches, dont le combat salvateur était mené pour mettre fin à un déni d'identité, de liberté et de justice. La colonisation n'a été et ne sera jamais un bienfait. Et procéder par des amalgames comme vous le faites ne peut servir les collégiens pour lesquels est destiné cet écrit, car ils ne pourront saisir la portée réelle des sacrifices endurés, ni entrevoir leur avenir avec conscience et lucidité.
    2
    Jeudi 15 Mai 2008 à 10:15
    notre discussion, amicalement.
    De l'auteur du sujet. Je vous remercie pour votre participation et la teneur de votre intervenetion. 1- Je n'ai jamais dit que tous les moudjahids sont tous des "ripoux". Il y a un exemple que vous semblez connaître, comme moi, du moins à travers le sensationnel qui l'a entouré. Il s'agit de Mohamed Betchine le constantinois. C'était un bon et vrai maquisard. Ensuite un bon officier de l'ANP (Armée Nationale Populaire). Mais à sa retraite, il est devenu celui qui a ruiné et emprisonné un entrepreneur et mis en prison un universitaire très connu pour son honnêteté. Un autre du nom de Khelifa, ancien ministre avec Benbella, a pour rejeton (descendant) RAK (Rafik Abdelmoumène Khelifa) un prédateur "klépocrate" de renommée mondiale. Les moudjahids honnêtes ont été persécutés, parce qu'ils ont refusé la rapine de leurs amis, moudjahids aussi. Feu Si-Tayeb El-Watani (Boudiaf Mohamed) ex. président a été exilé, mis en prison à Béchar après 1962... Ceux qui pris en otage notre sigle commune au peuple FLN, après l'indépendance et continuent encore de le détourner de son historicité, le font pour faire main basse sur la rente algérienne. D'ailleurs actuellement finalement, les algériens croient que seuls les Moudjahids sincères et intègres sont les martyrs. Et c'est la majorité des algériens qui pense ainsi, elle rajoute ceux, des anciens, qui se sont révoltés contre la prédation économique et la trahison de la ligne révolutionnaire... J'ai cité des cas de problèmes pendant la guerre pour l'indépendance, qui est devenue "Fi Sabil Allah", ils sont connus des algériens. D'après de vrais moudjahids, c'est Amirouche dont je respecte le combat, qui a donné l'ordre de l'affaire du village de Melouza où même les vieux, les femmes et les malades ont été passés au Khindjar. je considère cet événement une erreur, ceux qui travaillent ont droit à la faute, mais cette réalité est amère et malsaine... 2- Je n'ai pas soutenu que le colonialisme est un bienfait. Voici le passage qui parle de notre présent face au colonilisme "... de l'ex. métropole, où les relents coloniaux croient encore à une mission civilisatrice malgré les violences et les ségrégations, qu'au niveau algérien, où le complexe du colonisé offre un paradigme de victimologie partagée entre un esprit de vengeance vis-à-vis de l'ex. occupant et un incommensurable besoin de légitimité pour la dictature populiste..." Par contre je trouve que c'est une erreur que les pays arabes du Golf achètent en 2007 et 2008 des oeuvres culturels françaises comme la copie du musée "Louvre", des chaires universitaires, etc. alors que mon pays s'y détourne et cherche à devenir une monarchie républicaine comme celle de Bchar El-Assad, ou celle qui va naître avec le fils de Kadhafi, le fils de Moubarek l'égyptien ou celle qui se risquait avec les fils de feu. Saddam ainsi que toutes les royaumes majoritaires dans le monde duquel nous relevons comme algériens. A propos du colonialisme, je crois que sans une présence (pas la violence) française au Maghreb, la femme nord-africaine (Maroc, Tunisie, Algérie) aurait été Séoudienne sans le droit de voter, d'avoir un permis de conduire... etc. Et sans l'école coloniale qui a donné tous les chefs du nationalisme indépendantiste (avant 1962) algérien, pour citer ceux qui nous concernent dans notre discussion, le système éducatif algérien aurait créé des talibans saccageurs de leurs propres maisons. Ma première crèche scolaire personnelle fut une école de l'association des Oulamas et puis je suis passé à une maternelle (comme beaucoup d'algériens), ce qui a fondé en moi la croyance en l'amour de la culture arabe mais aussi universelle. 3- Mon écrit n'est pas destiné exclusivement aux collégiens, vous le devinez certainement. Lesquels, même si on leur cache la vérité sous prétexte de leur montrer que les sacrifices, sauront l'existence du groupe de Oujda, la mort suspecte d'Henri Maillot l'homme, français et communiste algérien, qui a trouvé les premières armes pour le FLN... Ils sauront la vérité que nous sommes tenus de la leur expliquer comme des vérités et non des cachoteries pour qu'ils aient confiance dans leur passé sale ou joli. 4- Je suis issu d'une famille de militants et combattants pour l'indépendance, je ne peux l'afficher ici. Seulement, si quelqu'un de ma famille aurai eu une licence de café, de taxi ou autre prévillège comme lot de terrain... et il existe parmi les miens des profiteurs, je les ai classés parmi les voleurs qui ne méritent plus mon respect. 5- J'AI COMME UNE IMPRESSION DE VOUS CONNAITRE... ALORS AVEC TOUTES MES AMITIES, RECEVEZ MES CORDIALES SALUTATIONS. N.E. Tatem.
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