-
Si pour être persécutés sur les lieux du travail, la diversité follement recherchée... Non, Merci !
Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME http://www.argotheme.com
Cet article a été publié sur AGORAVOX
Pour écrire et publier un article de cyberpresse avec POPULISCOOP -scoop populaire-
Même si la diversité s'instaure, les discriminations dans le boulot sont à dénoncer.
Quand la diversité est gagnée, les discriminations dans le boulot restent à élucider Avant de soulever les discriminations qui se maintiennent dans les contenus des médias, d'après le rapport/bilan 2007 du Club Averroès diffusé en ce début de décembre, parlons de ce qui se passe dans le boulot... Que de ségrégations subies dans le silence entier.
Mis au devant, les deux difficultés d'accès au travail et au logement qui frappent de plein fouet les citoyens hexagonaux d'origine non française d'abord, les émigrants ensuite, sont presque une secondaire banalité dans le contexte où 30 % des Français se déclarent ouvertement racistes. Les disparités entre personnes sur les lieux de travail ne sont pas tellement rendues publiques. Ces illégales et fréquentes malversations à l'encontre d'autres individus ont pour but l'exploitation d'aptitudes sans rétributions équitables. Ce qui rapporte illégitimement aux employeurs une rentabilité juridiquement bannie. Les critères discriminants ne changent pas en amont et en aval de l'ultime moment d'un recrutement : homosexualité, âge avancé, handicap, couleur de la peau, origine ethnique, patronyme, domiciliation...
A la fermeture du site Renault Boulogne-Billancourt pendant les années 80, il a été révélé que les travailleurs maghrébins, bien plus nombreux que d'autres employés étrangers alors que les Africains étaient encore rares, vivent leurs carrières aux mêmes grades hiérarchiques et aux mêmes postes de travail. C'était la révélation, faite tel le pschitt ou bien l'aile du papillon soufflant la tempête. Dans la même entreprise, les autres salariés de nationalités différentes, Portugais et Italiens parmi les Européens, qui les côtoient dans les ateliers terminaient leurs vies professionnelles, avec quelques promotions et avancements dans leurs parcours. Mais la priorité est accordée aux autochtones.
La dernière en date de ces malversations va à l'usine Bosch de Vénissieux, le label des outillages, dont le procès de 25 salariés aux Prud'hommes s'est tenu le 4 décembre 2007. Lors de l'audience, il est démontré que des évolutions des carrières sont constatées depuis 2002, soit depuis que la requête a été faite par la section CGT.
La façon dont s'effectue la prise de fonction d'un recruté balise le contexte où s'exercera le travail contracté. Une fois le stade de l'embauche dépassé, des disparités multiformes sont suivies par les ressources humaines des entreprises dans une impénétrable opacité. La plus connue, et qui n'a pas trait à l'origine des employés, consiste à favoriser le mouchard parmi l'équipe. Le salarié qui entre en connivence avec la direction pour espionner ses collègues obtient des privilèges de paie ou des avantages en jours de repos, primes et autres gratifications. Il est plus considéré que ses collègues quelle que soit sa compétence. Il faut reconnaître que ce profil de protégé voit souvent sa promotion bloquée. Hélas ! Son utilité de servilité envers les supérieurs, le rend sollicité donc il est maintenu éternellement à sa fonction.
Les victimes de la discrimination dans le travail sont très vulnérables, l'épée de Damoclès les guette pour couper leur lien avec le travail. Les fautes professionnelles sont créées de toutes pièces pour les évincer. Le harcèlement dans le travail existe justement pour mettre sur la défensive ces proies. Pour qu'il ne porte pas sur la place publique son cas, l'employé visé évite de s'exposer à un éventuel déchaînement ou multiplication de ce qu'il subit. C'est surtout une fois un licenciement consommé qu'il tente de ramasser ses preuves pour intenter une action devant les tribunaux.
La banale différence, entre agents d'une même boîte, est la promotion qui induit sine qua non une augmentation du salaire au bénéficie d'une catégorie du personnel, subjectivement d'abord définie par le bon teint ou la consonance du patronyme et ensuite entrent d'autres considérations. Elle se manifeste par l'augmentation des uns sans les autres d'une manière discrétionnaire et arbitraire alors qu'ils effectuent les mêmes tâches et occupent les mêmes postes. Endosser plus de besognes aux lésés sont des cas communs.
La dissemblance du traitement des éléments humains, dans une même boîte, est vécue par la pression continuellement mise à l'encontre de l'exploité pour taire son souffre-douleur. Priver injustement un subordonné de ses primes parce qu'elles relèvent de l'appréciation de l'employeur ou du supérieur touche toujours les mêmes, qui dès leur recrutement sont déclassés puisqu'ils décrochent les emplois qu'après des acrobaties.
Dans beaucoup de cas, il n'est pas admis que l'arrivant sur le lieu de travail avec une posture particularisée mette au devant ses diplômes, son savoir-faire et son génie. Il serait de suite soupçonné d'ambitieux, débarqué pour piquer une place qu'il mérite, mais ne lui revient pas. Mesurons dans telles situations la perte de rentabilité des entreprises négligeant les compétences.
Dans son rapport publié en mars 2007, mois où le législateur français a entériné la validité du testing pour les postulants à l'emploi dont le BIT (Bureau internationale du travail) a pu faire usage dans son enquête. Cette institution séculaire spécialisée dans le suivi dans le travail a dressé un bilan accablant de la fameuse discrimination à l'embauche en France. A l'issue de la vaste opération qui a duré plusieurs mois de l'année 2006, mobilisant une centaine d'enquêteurs, de comédiens, de statisticiens et de superviseurs, bien plus de 80 % des candidatures susceptibles ou exposées à la discrimination sont rejetées. Il souligne en particulier que "près des neuf dixièmes de la discrimination est enregistrée avant même que les employeurs ne se soient donné la peine de recevoir les deux testeurs en entrevue".
L'indication suivante "***Pour de nombreuses raisons, ce serait une erreur de regarder le nombre de plaintes, et a fortiori de condamnations en justice, comme une évaluation satisfaisante des discriminations » montre les précautions pour une appréhension profonde de la problématique de ce type de discriminations en France."* La suite de ce sujet concerne le rapport du club Averroès de novembre 2007 qui traite de la représentation des minorités visibles dans les médias.
* http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/054000466/0000.pdf
· Rapport-BIT-discriminations-France.pdf - Le rapport du BIT sur les discriminations à raison de « l'origine » dans les embauches en France a été élaboré en étroite collaboration avec la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) et du ministère français de l'Emploi et de la Cohésion sociale.
· P.S. (Point Spécial) et IMPORTANT : le seul forum forum de discussions que nous avons déniché, consacré aux discriminations sur les lieux de travail.
***Page 8 du rapport du BIT.
Tags : travail, diversité, CGT, syndicat, égalité, BIT, OIT, club averroès, discriminations, HALD, égalité des chances
-
Commentaires