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    Pour ne citer que le visible de son opinion, Albert Camus est même un être hors du commun du 20ème siècle, car encore le plus jeune nobélisé en littérature. Il est l’auteur franco-algérien qui de son vivant a été peu aimé, et souvent critique avec une férocité inégalée de tous ses siens. La raison d’être accablé par cet égard négatif, suscitée des 2 rives, est la question algérienne. Or il était partagé entre ses 2 parties, son existence comme son œuvre en sont parcourues de leurs moult ferveurs. 

    Albert Camus est l’auteur franco-algérien qui de son vivant a été peu aimé, et souvent avec une férocité inégalée de tous ses siens. La raison d’être accablé par cet égard négatif, suscitée des 2 rives, est la question algérienne. Or il était partagé entre ses 2 parties, son existence comme son œuvre en sont parcourues de leurs moult ferveurs. Alors qu’il s’est soumis à l’exigence légaliste, quand il a été très souvent sollicité pour ses appréhensions et ses points de vue.

    Tous algériens et français, entièrement emportés par le tourment le requéraient. Les uns et les autres, de leurs susceptibilités et toute passion montrée, sont allés lui demander de se définir. Et ce qui donne encore matière à revisiter son cas encore, en l’occasion du cinquantenaire de sa mort. Le temps change inexorablement le contexte !

    Iconoclaste, rigoureux, indépendant et subversif pour ne citer que le visible de son opinion, il est même un être hors du commun du 20ème siècle, car encore le plus jeune nobélisé en littérature. Traversant son époque alors que sa terre natale était secouée par la révolte des algériens pour leur liberté du joug colonial, il est resté irréversible et follement attaché à refouler les violences.

    Mouloud Feraoun défendant l’algérien Albert Camus

     

    Soutenu par Sartre et bien sûr une large idolâtrie d’admirateurs quand il a débarqué d’Alger, et de lecteurs et d’amis ainsi que par aussi les algériens plongés dans leur combat de couverture de la souveraineté nationale. A son arrivée en métropole, l’auteur de « La Peste » portait sa conviction vigile et immanquablement juste, au regard des malédictions brutales encore de nos jours… Le perfectionniste éblouissant, avait ses réseaux qui scandèrent Cheh ! « Bien fait » quand, en 1957 à l’âge de 44 ans, il eut la consécration prestigieuse.

    Puis critiqué par ses mêmes deux consanguinités à propos justement de ce que l’histoire produisait de l’actualité, sous les yeux de tous. Camus était l’homme de paix, un humaniste incompris, qui n’a pas son mot quand les armes du FLN et le napalm colonialiste ne laissaient aucune place à d’autres alternatives. En 1952 il n’est plus en bon terme avec Jean-Paul Sartre. Surtout quand Les Temps modernes, publia l’article de Jeanson qui reproche à Camus d’être « délibérément statique » pour la révolte des algériens.

    Respecté comme un philosophe, et peu enclin à négocier ses principes qui le font redouter tel un lion roi d’une savane, mais plus par le labeur que l’oisiveté, il était jaloux de sa posture, intransigeant et imperturbable. Il serait donc, de son vivant, de ces machiavéliques à disputer infiniment et jusqu’au dernier souffle ses choix profonds. Qui sans être ressassées se dessinent comme la vérité. "L’entêtement de l’escargot" dit un éminent auteur algérien !

    Son influence dans le siècle de Marx, le 20ème, est présente et peu anodine. Albert Camus était imprégné de Nietzsche, une présence contemporaine, palpable dans ses gestes et exprimée dans son œuvre. Cette dernière galvanise l’absurde en le référant au mythe, une émulsion explosive pour la création.

    Une certaine austérité d’humble, peu citée dans son parcours pour quelqu’un qui disait de son enfance «  j’avais honte de ma pauvreté  », se dégage de son être acharnée au combat juste, gagner sa vie d’abord et agir sur la conscience collective.

    Ravi à la vie, le 4 janvier 1960, à l’orée de sa réussite, par un accident de voiture alors qu’il avait prévu de prendre le train (selon la dernière biographie parue), il évoque l’homme dur et sans concessions dans ses élans effrénés. Son œuvre porte encore de nos jours tous les signes d’un homme accompli et lié à la vie, car elle associe à bien l’évaluer ses plusieurs carrières et parcours prolifiques de dramaturge, journaliste, écrivain et homme d’opinion rayonnant (le penseur pour son temps). Et elle rayonne comme un phare en cette époque, où les débats houleux et les fracas mortels, de l’identité sont dans les menus des 2 pays qui jalonnent les pulsions d’un être qui résistait au déchirement selon les nobles notions de la citoyenneté.

    L’accident

    Photos rares d’Albert Camus

    Ce partage d’Albert Camus entre l’Algérie et la France, est le trait marquant dans sa personnalité.

    Albert Camus l’Algérien
    1-
    2 -

    Il a fait ses études à Alger dans une école communale. Remarqué en 1923 par son instituteur, Louis Germain, qui lui donne des leçons gratuites et l’inscrit en 1924 sur la liste des candidats aux bourses. Il part à la conquête du savoir dans un dénuement qui poussait sa famille à le voir gagner au plus tôt sa vie. A son maître, Camus dédiera son discours de prix Nobel. Reçu au lycée Bugeaud (aujourd’hui lycée Émir Abd-el-Kader), il eut de ses belles adolescences où la sensibilité est à fleur de peau pour engendrer et couvrir les grands hommes et les grands moments. Il pratiqua le football et se fait une réputation de gardien de but. Comme nombreux illustres génies dont Marx, il contracte la tuberculose et séjourne à l’hôpital Mustapha.

    De l’Algérie on le regarde comme un compatriote qui ne s’est pas engagé pour l’indépendance, alors qu’il a été contre la bombe atomique d’Hiroshima…

    … Et même contre la peine de mort plus tard continuant un combat cher à Victor Hugo, qui était une illustre vision progressiste. Mais sans suivre son ami Sartre, qui n’avait aucune attache avec le peuple et le sol épris d’indépendance, l’Algérie.

    Côté français il n’était pas adulé, les indépendantistes n’étaient pas encore à l’apogée quand il est distingué du Nobel et la guerre dans les djebels venait d’éclater. Très attendu par les algériens quant à leur guerre insurrectionnelle, il est resté fidèle dans son camp contradicteur de part et d’autre des 2 rives.

    Avant d’entrer au journal Alger Républicain, organe du Front populaire, créé par Pascal Pia où son enquête "Misère de la Kabylie" a eu une action retentissante. Il avait fondéle Théâtre du Travail alors qu’il était membre du PCF (Pari Communiste Français). Quand le journal, qui a été repris par le PCA (Parti Communiste Algérien), est fermé en 1940, Albert s’installe en France...

    ... Il s’est fait déjà remarqué depuis Alger par « L’Envers et l’Endroit » paru chezE.C. (Edmond Charlot) et Révolte dans les Asturies, pièce de théâtre collective écrite d’après un scénario de Camus, interdite par la municipalité d’Alger, qui a paru en sous le signe des « Éditions de Maurétanie » tenues par aussi Edmond Charlot en deux ouvrages. Et c’est en 1942 avec la parution simultanément de son roman (identitaire)« L’Etranger » et l’essai philosophique « Le Mythe de Sisyphe », que le succès a retenti…

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    Jamais l’histoire franco-algérienne n’a été thème d’autant de romans sortis en une rentrée littéraire française que cette année 2009. Dernièrement une loi, visant à inculquer à la marmaille de l’Hexagone à travers le système scolaire français les bienfaits de la colonisation, a créé un regard des élites vers la conscience collectives des français. Est-elle le jalon de l’arrivée de tant de romans ?

     

    Jamais l’histoire franco-algérienne n’a été thème d’autant de romans sortis en une rentrée littéraire française que cette année 2009. En effet aussi bien l’histoire de la colonisation, d’avant 1900, que celle récente, qui a marqué la seconde moitié du 20ème siècle, de la décolonisation n’ont été sujets d’un si grand nombre de textes romanesques. Une des raisons, qui s’avère unique source de cet engouement, existe et est bien l’influence du présent politique.

    On connaissait par contre depuis longtemps, et pour les deux communautés, nombreuses œuvres cinématographiques et théâtrales bien sulfureuses pour les esprits campés par la « Nostalgérie » ou bien « l’Algériologie ». Et c’est dirait-on un peu de l’inspiration strictement franco-française que cette récolte millésimée 2009, a extrait ses sujets, ses trames, ses fictions et ses réponses.

    Dernièrement une loi, visant à inculquer à la marmaille de l’Hexagone à travers le système scolaire français les bienfaits de la colonisation, a créé un regard des élites vers la conscience collective des français. Est-elle le jalon de l’arrivée de tant de romans ? Les tortures, les razzias et l’oppression colonialistes sont des affres que les falsifications n’arrivaient à jamais d’habiller en d’autres couleurs que celle du malheur. Dès lors que la législation controversée, d’ailleurs préconisée par l’actuel président Mr. Sarkozy, a mobilisé les tenants du« bienfait historique » de marquer le revers français, par le fait d’avoir accordé comme vaincue de l’indépendance accordée à l’Algérie, comme une expérience constructive… Les plumes semblent répliquer !

    Jean-Michel GuenassiaFichier hébergé par Archive-Host.com

    Le Club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia, est retenu dans la première sélection du Prix Goncourt 2009. Cette dernière comporte 14 œuvres qui doivent subir un nouvel tri le 6 octobre.

    Présentation de l’auteur.

    Pour les algériens, le cinéma a été un support qui a largement véhiculé l’épopée glorieuse avec de nombreuses bandes dont "Chronique des Années de braises" de Mohamed-Lakhdar Hamina et La « bataille d’Alger » qui retrace la guérilla urbaine d’Ali Lapointe de l’italien Gillo Pontecorvio. Et en France "RAS" d’Yves Boisset a, parmi nombreux films, de son côté placé l’auscultation de la tragédie des jeunes appelés, pendant que le FLN menait sa tâche historique de libération, dans l’observatoire de la mémoire trouble.

    Ces 2 films ont développé l’idée que De Gaulle savait avait ouvertement dite, que ces algériens, sous-citoyens d’un département numéroté avec ceux de l’Hexagone, sont une population avec son territoire jamais assimilables à la France.

    De même que pour le 4ème art, le théâtre des 2 rives n’a pas lésiné de livrer des créations sur cette communauté de destin bien appropriée dans de cycles récidivant par les violences, pour apporter nombreuses pièces. Dont « Les paravents » de Jean Genet avec les 2 de Kateb Yacine « Le cadavre encerclé »et « Les ancêtres redoublent de Férocité », sont principalement les premières à faire le procès fictionnel et critique de la colonisation, en plastifiant par des spectacles scéniques le droit du peuple algérien à l’autodétermination.

    Mais pour la fiction du roman, cette année s’avère être d’une bonne moisson. Cette littérature livresque dépasse quantitativement désormais celle de l’essai. Qui malgré sa richesse inégalée en matière d’écrits par des acteurs de l’époque comme des journalistes (Yves courrière et Henry Alleg) et des scientifiques parce qu’essentiellement universitaires et spécialistes, ainsi des experts motivés de la passion d’appartenance aussi, n’apporte plus que les roman cette année 2009. Ce dernier est maintenant à l’origine du plus grand nombre de parutions (titre) et d’ouvrages.

    Le roman n’a pas tellement enfreint au tabou de fouiller la douleur, sans adhésion aux goûts du lectorat qu’il verrait satisfaits de ses propositions. Pourtant chez les grandes maisons d’édition les pieds-noirs détiennent depuis de nombreuses années à postuler, de leurs textes, en racontant principalement le déracinement. Oui le nombre de biographies des anciens d’Algérie sont les premières en nombre à être soumise à publication chez…

     

    1- Le Club des incorrigibles optimistes : Jean-Michel Guenassia, Albin Michel 750 pages ISBN : 9782226193926

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    2- Le rapt : Anouar Benmalek, Fayard 514 pages ISBN :9782213644493

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    3- L’Aimé de juillet : Francine de Martinoir, Edition J. Chambon 261 pages ISBN : 9782742785919

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    4- Des Hommes : Laurent Mauvignier, Edition de Minuit 280 pages ISBN : 782707320759

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    5- La citerne : Marc Bressant, Edition de Fallois 365 pages ISBN 978-2-87706-693-8

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    6- La solitude de la fleur blanche : Annelise Roux, 234 pages Sabine – Wespierser Editeur ISBN : 978-2-84805-073-7

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  • Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME

    Cet article est sur POPULISCOOP

    La BNM Bibliothèque Numérique Mondiale, de l’Unesco, a été lancée ce mardi 21 avril 2009, se rajoute à Européana et Google Book Search. Un site Web culturel avec la même vocation qui met en ligne : manuscrits, cartes, livres, films, gravures, photos, enregistrements sonores. Enrichissement valeureux, la concurrence tranchera avec la particularité de chacun.

    L’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture) a ouvert la BNM (Bibliothèque Numérique Mondiale) ce mardi 21 avril, avec une symbolique inauguration qui est son lancement, au siège de Paris. C’est un site Web http://www.wdl.org ouvert au public internaute pour leur proposer une sélection de documents issus des grandes bibliothèques de différents pays du monde. Beaucoup de gens se sont questionnés que voulaient bien dire les WDL, il s’agit de la World Digital Library, la prépondérance de la langue anglaise l’explique.

    Le site Internet offre des fonctions de recherche et de navigation en sept langues : anglais, arabe, chinois, espagnol, français, portugais et russe. Et il propose des contenus dans plus de 40 langues. L’organisation onusienne est partenaire du projet, avec une trentaine de bibliothèques nationales (Chine, France, Russie, Irak notamment) et d'institutions culturelles ou éducatives dans le monde.

    Les contenus ont été développés par une équipe de la Bibliothèque du Congrès américain (Library of Congress) et une précieuse aide technique a été fournie par la Bibliothèque d'Alexandrie. Les deux pays utilisent des langues autres que le français.

    D’après James H. Billington, directeur de la Bibliothèque du Congrès, qui s’est exprimé à l'occasion du lancement du site, la BNM (ou WDL) n'entre pas en compétition avec les autres projets qui existent déjà, comme la bibliothèque en ligne européenne Europeana (Lire article de POPULISCOOP sur Européana) ou Google Book Search.

    Ce qui est inimaginable au regard de la quête interminable et explosive des internautes. Puisqu’elle fournira désormais au même titre que les autres institutions des documents fondamentaux (manuscrits, cartes, livres, films, gravures, photos, enregistrements sonores) aux éducateurs, aux élèves et surtout au grand public dans le monde entier. Notons que lors de l’ouverture d’Européana (Lire sujet Européana sur POPULISCOOP), un engouement a provoqué un encombrement des accès du site web au point de la faire cesser son fonctionnement et il a fallu renflouer les capacités d’hébergement du site Internet…

    Logo d'Européana

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    Notre illustration pour notre ARTICLE

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    Il s’agit d’un enrichissement de la disponibilité en ligne de patrimoines culturels universels. La fracture numérique, se situe au niveau de l’accès à la toile du Web. Et ce nouvel outil permet au plus grand nombre dont les élèves des systèmes éducatifs de part le monde d’accéder gratuitement aux trésors que renferment les plus grandes bibliothèques internationales : livres, manuscrits, cartes, films, enregistrements…

    L’enjeu d’Internet passe pour une prouesse de l’humanité. Elle offre cet immense partage aussi virtuel qu’il puisse être. Elle donne un coup d’accélérateur à la culture par les nouveaux circuits du Web. Tant mieux, encore une fois ! Si on fait de tels délices dans l’esprit de peuples unis : fertiliser la mémoire commune.

    Avec la BNM, l’UNESCO entend promouvoir les valeurs qu’elle défend, comme la diversité linguistique en offrant des fonctions de recherche et de navigation en anglais, arabe, chinois, espagnol, français, portugais et russe.


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  • Jack London, l'aventurier à l'œuvre immortelle

    Cet article a été publié sur agoravox, sur la suite de ce blog vous avez un lien pour le consulter.

    Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME. http://www.argotheme.com

    Si une œuvre littéraire mérite d'être relue si souvent sans jamais se faire détrôner par d'autres plus récentes, inusables ou fortes, incontestablement celle de Jack London est l'une parmi les rares élues pour l'éternité.

    D'abord elle est faite d'un panache qui ne dément pas le grand talent de celui qui la signe, subjuguant aussi bien le lecteur occasionnel que le critique qui se risque à cerner sa portée. Ensuite, parce qu'elle se compose d'écritures variées - journalistique, poésie, théâtre, essai, nouvelle et roman - toutes singulières les unes que les autres. De coloration captivante propre au roman d'aventure où il excelle, justement le bouquet romanesque recèle toute l'exigence fictionnelle du genre prisé de tous lecteurs et jalousement convoitée par les plumes. L'imagination de Jack London s'est bien accaparée la verve littéraire où le chaos et l'intrépidité des intrigues tiennent en haleine. Ce qui pérennise l'œuvre, bien idoine à être découverte en tous les temps.

    L'homme extraordinaire, l'équivalent d'une centaine de livres attachants accouchés en moins de 25 ans, appose avec brio son empreinte dans chaque ouvrage. Ce qui donne un sens mirifique, harmonieux et incomparable à toute l'œuvre. Un timbre d'une fierté généreuse, distillé sans concession de sa philosophie à la fertilité inouïe parcourt les textes griffés dès la première ligne. On se demande à la visite de la multitude de titres, quelle vie a-t-elle bien pu accoucher des monumentales qualités ?

    La droiture exemplaire conjuguée aux capacités prolifiques rares font de l'auteur l'idole de plusieurs générations de lecteurs et érudits en belles lettres. Les déboires difficiles de son parcours devaient donner un écrivain maudit, celui qui vit les misères. Au contraire, ils lui forgent une personnalité avide de gratitude et l'obtient avec la littérature. S'approfondir dans la connaissance de ses romans, mène à la quête des biographies qui lui sont consacrées pour saisir le mystère de son génie. Dans chacune de celles lui sont faites, il est dit que l'œuvre est puisée du vécu et s'articule avec le fantasme créatif et le style rédactionnel approprié au genre.

    Né le 12 janvier 1876 à San Francisco, année où sort L'Aventure de Tom Sawyer le roman Mark Twain dont toute l'œuvre est de la même essence. Sa tendre enfance s'est baignée dans l'atmosphère de spiritisme entretenu par sa mère, ce qui activa l'étalement de sa rêverie fantasmagorique inspirant l'émérite œuvre. Fils illégitime de Flora Wellman, une mère issue d'une famille aisée de l'Ohio qui s'est enfuie de chez ses parents dès 16 ans. Cet âge ne l'a pas empêchée de détenir déjà une culture qui lui a permis de survivre en donnant des cours de piano et de diction avant de se consacrer au spiritisme. Et d'un père, William Chaney lui-même autodidacte et auteur (roman et poésie) qui ne l'a jamais reconnu. Parce que ce dernier se considérait stérile mais pas impuissant, il prit sa quatrième épouse sur six, Flora qu'il abandonna dès qu'elle lui annonça qu'elle était enceinte croyant qu'elle le trompait. Quand ils formèrent leur couple en 1874, elle avait 30 ans et lui 53. Le 16 septembre 1876, elle épouse John London, un veuf poursuivi par sept enfants auxquels se rajouta le futur Jack qui a été considéré par ce maçon et fermier comme son propre fils. C'est sa demi-sœur Eliza qui s'occupa beaucoup de lui.

    Il savait lire et écrire dès l'âge de 5 ans selon l'unanimité des biographes qui insistent sur sa jeunesse accablée de moult précarités. Autodidacte de haut vol, Griffith London Chaney dit Jack se considère « un raconteur d'histoires » comme se définissent par modestie élémentaire tous les écrivains. Le brin hors-normes, qui le fait dépasser d'une tête les autres, réside dans ses opinions de rebelle et sa disponibilité à graver avec forte considération la part de son environnement et celle de son vécu dans sa littérature bien plus que fascinante.

    Jack a commencé à travailler dès 13 ans dans une conserverie qui conditionnait les produits agricoles, en tentant de publier des articles de presse. Puis économisant et contractant un prêt chez une femme noire, il s'est acheté une barque et s'est mis à écumer les huîtres de la baie de San-Francisco. Le 17 avril 1894, à 18 ans, il était parmi les 100 000 chômeurs qui ont marché depuis sa ville, San Francisco, sur le capitole à Washington. Des centaines de milliers d'autres ouvriers ont pris départ de leurs villes respectives afin de réclamer du travail, ceci pour sa présence dans l'histoire des Etats-Unis et les luttes qui lui a été d'une inspiration pour écrire principalement trois essais sur le socialisme. Il déserta le 24 mai « l'armée industrielle », telle qu'elle a été baptisée. Car il était très difficile de nourrir les marcheurs dans les villes traversées où l'accueil des autres travailleurs était solidaire, contrairement à celui du peuple de droite qui était hostile. Ses premiers papiers de presse commencèrent à paraître après cette escapade avec les hordes de gueux.

    Aventure qui l'a marqué pour la vie et déclencha sa conscience politique qui fait de lui un communiste que très peu de biographes et de critiques rapportent fidèlement. Pourtant il s'était fait d'abord une réputation de politicien en se portant candidat dans des élections locales et par une fougueuse participation dans des salons de discussions socialistes que tenaient les mouvements de gauche au début du XXe siècle aux Etats-Unis. Lénine mourant se faisait lire « Talon de fer », Trotski le cite dans ses écrits et Che Guevara prenait référence de ses travaux.

    Cependant sa vocation d'écrivain est parvenue au raffinement de son expérience d'impénitent aventurier dans, la ruée vers l'or, les équipées au Klondike. Il le reconnaît lui-même en écrivant en 1915, un an avant sa mort : « C'est au Klondike que je me suis découvert moi-même. Là, personne ne parle. Tout le monde pense. Chacun prend sa véritable perspective. J'ai trouvé la mienne ». Dès son retour du froid canadien et de sa fièvre de l'or, comme des milliers de chercheurs, ses premières nouvelles ont vu le jour. Le succès par la richesse matérielle s'en est suivi par la magie d'une écriture considérée, à ce jour, moderne où chaque mot galvanise sa démarche d'auteur.

    Si pour Ernest Hemingway qui a est de la même trempe, en écrivant pendant des années depuis le bureau de Fidel Castro, la phrase courte et salvatrice se composait de : sujet, verbe et complément. Chez Jack London, le livre d'environ cent pages sous le format dit poche, le récit est condensé pour contenir et libérer à la fois toute la matière et les thèmes qui le composent. Certain de ses écrits sont à cheval entre la nouvelle et le roman.

     

    The Redge Pleague (La Peste écarlate), publié en 1912, est l'une des merveilles que nous a léguée Jack London. De quelque 70 pages, ce court roman est celui où l'anticipation concerne notre époque, au regard des grandes maladies - sida et grippe aviaire - qui angoissent scientifiques et gouvernements. Il raconte l'extermination de l'humanité par une maladie hautement contagieuse par l'air, précédant les concepteurs de vaccins et semant une panique généralisée au niveau terrestre.

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  • Par N.E. Tatem avec  ARGOTHEME

    Comédie-Française contre fratrie Koltès dans un imbroglio théâtral.

    Devenue désormais l'affaire Koltès, elle remet au goût du jour un débat de dramaturgie conjoncturellement mis en berne. Que personne n'a cru à sa clôture, malgré l'ancienneté de sa velléité, le-revoilà ! D'ailleurs il ne peut être aplati au mépris de son essence : la place de l'auteur dans une production.

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     Tant que persiste la criarde insouciance envers les auteurs contemporains (vivants et morts) et de leurs textes qui recèlent en association la transmission culturelle et la nouveauté, la contestation resurgit de sous boisseau. Aussi bien les premiers en quête de consécration que les seconds supplantés par le répertoire classique ou les décideurs des structures, ne peuvent s'enfoncer plus bas. Au vivant on dénie du talent en galvaudant « il y a peu de bons textes actuellement ». Et au contemporain en général, on préfère de loin un Molière ou un Shakespeare sinon, on détourne impunément ses conceptions textuelles.

    Frère de Bernard-Marie Koltès, décédé en 1989, dramaturge et auteur génial de la pièce « Le retour du désert », François Koltès réalisateur et auteur, a le principal rôle d'un drame léger pour son aspect people mais lourd quant au sujet qu'il réveille. C'est même l'événement, à connotation de feuilleton estival, du théâtre pour 2007. Le second prend à bras le corps la défense du message du premier derrière ce texte ancré dans l'actualité. Au regard des derniers fracas sur la place publique, à propos du colonialisme et de la discrimination qui questionne une France entre intégration et rejet d'étrangers laborieux sur son sol, l'affaire remue le couteau dans la plaie. L'instigateur, pas plus loyal que lui à la mémoire du défunt, assume une mission alambiquée traduisant le malaise du rapport de la scène à l'écriture.

    «Au théâtre, il y a deux metteurs en scène : ceux qui croient qu'ils sont Dieu et ceux qui en sont sûrs. »*1 Dans le contexte où les spectacles sont coiffés d'une façon monopolistique par le metteur-en-scène, cette histoire Koltès, non la première de cette ascendance, pose l'équivoque statut des auteurs et la manière d'exécuter les textes. Quand ces derniers ne sont pas encore tombés dans le domaine public et dès lors qu'un initié aussi bien légal et qu'avisé jusqu'aux bouts des ongles, garantit cette protection, il y a alerte envers un arbitraire bien réel. Par conformité à faire jouer un blanc, un noir ou un arabe dans la distribution qu'il a, légiférée et stipulée, fixée dans son œuvre, l'auteur –nommément ici- interpelle les malversions persistantes. De son vivant, il a déjà intenté de la sorte. Ce qui exhorte, en conséquence, le retour au débat occulté. Et de sa ténacité, l'ayant-droit acquiesce. Si l'immortalité de l'auteur parle d'elle-même, son œuvre traduite à plus de trente langues refait surface. Il est le francophone, 3è européen prolifique et doué après Becket et Genet, à être joué dans le monde. L'opiniâtreté spectrale, de ses précis doctrinaux, plane dans les coulisses pour alarmer la cité.

    Dans le chapitre des techniques d'interprétation, toutes diligentées pour performer l'attitude mimétique de l'acteur, Stanislavski a préconisé une indexation et une incarnation absolues de l'acteur au personnage. Berthold Brecht, par contre, a mis en exergue la distanciation, le comédien montre le personnage imaginé sans se métamorphoser en celui-ci, restant artiste d'abord. Et Bernard-Marie Koltès a préconisé que l'homme joue l'homme, le rôle de l'enfant va à un enfant, le blanc ne sera représenté que par un blanc, le vieux ira au comédien d'un certain âge etc. Il refuse, précisément au metteur-en-scène, de transformer approximativement le personnage. L'acteur épouse le sujet humain sans céder un iota à l'approximation et au fictif. La conception primaire, le texte, configure la mise-en-scène et le profil de l'interprète. Rien n'est aléatoire, amovible et transformable. On n'a pas vu de ça auparavant. Bernard-Marie Koltès était en éveil du spectacle issu de son texte. Il n'est pas le seul à être à cheval de la sorte, Becket et Genet étaient intraitables sur ce plan.

    La vénérable Comédie-Française qui a abrité bien des litiges de ce genre, a porté recours devant les tribunaux l'injonction de François à faire cesser au bout de trente spectacles « Le retour du désert ». Les trente-quatre prévus pouvaient aussi se prolonger de reprises. Ainsi s'est amorcé le premier cran de l'escalade. Selon la presse écrite, il faut préciser qu'elle est plus réactive au théâtre que d'autres médias traditionnels*2, des doléances de l'ayant-droit, outre une correspondance de la SACD, sont à l'origine de la suspension. Corsé, l'échange s'est soldé par l'arrêt des représentations, puisque la société des droits d'auteur a pris partie avec le requérant. La 3ème chambre du TIGP (Tribunal de Grande Instance de Paris) a statué le 30 juin dernier. Second cran, elle prononce une indemnisation de 30 000 € en contrepartie des 4 prestations annulées. Comme 3ème anicroche, la poursuite du requérant en lèse-majesté, pour propos diffamants tenus dans les médias à l'égard de la Comédie-Française et Murielle Mayette. Cette dernière est à la fois administratrice de cet établissement et s'est chargée de la mise-en-scène.

    Elle soutient que Michèle Favory auquel est alloué le rôle de Aziz, un servant arabe dans une famille bourgeoise rapatriée d'Algérie à l'indépendance, assume pleinement ce rôle. D'autant plus que sa mère est kabyle. Un pourvoi en cassation de François Koltès qui ne perçoit point en ce comédien une correspondance avec le personnage, rajoute un 4ème épisode. Encore une Nième fois, la procédure s'avise dans cette institution, tel ce fait de 1939 : « Le rôle d'un metteur-en-scène d'être, de faire vivre, de réaliser une œuvre conformément à la volonté de l'auteur... » * 3 La dépréciation du centre névralgique de tout renouvellement du théâtre, la plume fondatrice de tout spectacle, dure encore. « Le maître du théâtre c'est l'auteur, les autres rouages ne sont là qu'en fonction de cette force créatrice » *4 Cet art n'est pas aussi propret que comme il est présenté, ses insatisfaits sont peu entendus, voire médits. Louable est l'encouragement des pouvoirs publics aux auteurs novices, pour leurs textes soumis à la DMDTS (Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et du Spectacle.)*5 La monumentale négligence, est la pratique instaurée par les décideurs qui estompent sans vergogne les pièces des 2 catégories d'auteurs.

    D'une délicatesse qui engage bien des remises en cause, ce débat creuse et élargit davantage le fossé entre 2 familles de critiques : celle des partisans du metteur-en-scène et celle qui défend l'écriture récente. La première dénie la mission de l'auteur dans le spectacle et la seconde milite pour sa paternité. Tout nouveau spectacle susceptible d'être considéré création, doit être inédit. Ceux qui portent un regard dédaigneux à l'écrivain contemporain, ne croient pas que le 4ème art happerait l'insolite qui le réinvente par l'implication de l'auteur. Et les autres, même inquiets, ne répliquent pas judicieusement pour recommander la prospection des pièces arrivées à terme sous des plumes anonymes. Elles sont toutes les deux assujetties aux susceptibilités fragiles, d'où leur rigueur circonspecte. Penseurs et responsables s'en passent donc, de l'hasardeuse responsabilité d'être à l'origine de situation conflictuelle et plus âpre qui risque d'ébranler outres les positions acquises, les dogmes sacralisés.

    La faculté du théâtre d'être une priorité à la fois dans les mœurs culturels et les thèmes médiatiques, se doit à son rang qui le particularise des autres arts. « Donnez-moi un théâtre, je vous donnerai un grand peuple. »*6 Ce qui lui offre opportunité d'être sous les feux de la rampe, c'est la force des critiques essayistes, des tribunes polémistes et des lumières théoriques qui lui sont consacrées en pareilles circonstances. Elles lui sont, à plus d'un titre, revigorantes et le distinguent l'esprit des arts vivants. Son milieu, follement amoureux des dialogues et friand de contributions aux tournures aussi extravagantes que pertinentes pourvu que des conjonctures les permettent, ne lésine presque guère de disserter.

     • *1 : Rhetta Huguer

    • *2 : Presse écrite seulement et sans moindre commentaire des chaînes télé et radio.

    • 2-a : Le nouvel Observateur, de Denis Padalydès le 3 juin 2007.

    • 2-b : Le Figaro du 12 février, 26 mars, 30 mai et 21 juin 2007.

    • 2-c : Libération 2, 24 et 26. Juin. De Martine Labordonne.

    • 2-d : Le Monde de Nathalie Herzberg, mai et 21 juin 2007et autres.

    • 2-e : Télérama du 10 mars 2007.

    • 2-f : L'express de juin 2007.

    • *3 : Lettre de Copeau et Dullin datée du 31 juillet 1939 à Edouard Bourdet de la Comédie-Française au sujet de la mise en scène de « L'annonce faite à Marie »

    • *4 : In « Lire le théâtre moderne » de Michèle Liour, édition Dunod, page 105.

    • *5 : La DMDTS attribue l'encouragement à la création d'œuvres dramatiques, une seule fois aux auteurs inédits. 2 sessions par an, date limite Avril et septembre.

    • *6 : Eschyle.

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