• Jack London, l'aventurier à l'œuvre immortelle

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    Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME. http://www.argotheme.com

    Si une œuvre littéraire mérite d'être relue si souvent sans jamais se faire détrôner par d'autres plus récentes, inusables ou fortes, incontestablement celle de Jack London est l'une parmi les rares élues pour l'éternité.

    D'abord elle est faite d'un panache qui ne dément pas le grand talent de celui qui la signe, subjuguant aussi bien le lecteur occasionnel que le critique qui se risque à cerner sa portée. Ensuite, parce qu'elle se compose d'écritures variées - journalistique, poésie, théâtre, essai, nouvelle et roman - toutes singulières les unes que les autres. De coloration captivante propre au roman d'aventure où il excelle, justement le bouquet romanesque recèle toute l'exigence fictionnelle du genre prisé de tous lecteurs et jalousement convoitée par les plumes. L'imagination de Jack London s'est bien accaparée la verve littéraire où le chaos et l'intrépidité des intrigues tiennent en haleine. Ce qui pérennise l'œuvre, bien idoine à être découverte en tous les temps.

    L'homme extraordinaire, l'équivalent d'une centaine de livres attachants accouchés en moins de 25 ans, appose avec brio son empreinte dans chaque ouvrage. Ce qui donne un sens mirifique, harmonieux et incomparable à toute l'œuvre. Un timbre d'une fierté généreuse, distillé sans concession de sa philosophie à la fertilité inouïe parcourt les textes griffés dès la première ligne. On se demande à la visite de la multitude de titres, quelle vie a-t-elle bien pu accoucher des monumentales qualités ?

    La droiture exemplaire conjuguée aux capacités prolifiques rares font de l'auteur l'idole de plusieurs générations de lecteurs et érudits en belles lettres. Les déboires difficiles de son parcours devaient donner un écrivain maudit, celui qui vit les misères. Au contraire, ils lui forgent une personnalité avide de gratitude et l'obtient avec la littérature. S'approfondir dans la connaissance de ses romans, mène à la quête des biographies qui lui sont consacrées pour saisir le mystère de son génie. Dans chacune de celles lui sont faites, il est dit que l'œuvre est puisée du vécu et s'articule avec le fantasme créatif et le style rédactionnel approprié au genre.

    Né le 12 janvier 1876 à San Francisco, année où sort L'Aventure de Tom Sawyer le roman Mark Twain dont toute l'œuvre est de la même essence. Sa tendre enfance s'est baignée dans l'atmosphère de spiritisme entretenu par sa mère, ce qui activa l'étalement de sa rêverie fantasmagorique inspirant l'émérite œuvre. Fils illégitime de Flora Wellman, une mère issue d'une famille aisée de l'Ohio qui s'est enfuie de chez ses parents dès 16 ans. Cet âge ne l'a pas empêchée de détenir déjà une culture qui lui a permis de survivre en donnant des cours de piano et de diction avant de se consacrer au spiritisme. Et d'un père, William Chaney lui-même autodidacte et auteur (roman et poésie) qui ne l'a jamais reconnu. Parce que ce dernier se considérait stérile mais pas impuissant, il prit sa quatrième épouse sur six, Flora qu'il abandonna dès qu'elle lui annonça qu'elle était enceinte croyant qu'elle le trompait. Quand ils formèrent leur couple en 1874, elle avait 30 ans et lui 53. Le 16 septembre 1876, elle épouse John London, un veuf poursuivi par sept enfants auxquels se rajouta le futur Jack qui a été considéré par ce maçon et fermier comme son propre fils. C'est sa demi-sœur Eliza qui s'occupa beaucoup de lui.

    Il savait lire et écrire dès l'âge de 5 ans selon l'unanimité des biographes qui insistent sur sa jeunesse accablée de moult précarités. Autodidacte de haut vol, Griffith London Chaney dit Jack se considère « un raconteur d'histoires » comme se définissent par modestie élémentaire tous les écrivains. Le brin hors-normes, qui le fait dépasser d'une tête les autres, réside dans ses opinions de rebelle et sa disponibilité à graver avec forte considération la part de son environnement et celle de son vécu dans sa littérature bien plus que fascinante.

    Jack a commencé à travailler dès 13 ans dans une conserverie qui conditionnait les produits agricoles, en tentant de publier des articles de presse. Puis économisant et contractant un prêt chez une femme noire, il s'est acheté une barque et s'est mis à écumer les huîtres de la baie de San-Francisco. Le 17 avril 1894, à 18 ans, il était parmi les 100 000 chômeurs qui ont marché depuis sa ville, San Francisco, sur le capitole à Washington. Des centaines de milliers d'autres ouvriers ont pris départ de leurs villes respectives afin de réclamer du travail, ceci pour sa présence dans l'histoire des Etats-Unis et les luttes qui lui a été d'une inspiration pour écrire principalement trois essais sur le socialisme. Il déserta le 24 mai « l'armée industrielle », telle qu'elle a été baptisée. Car il était très difficile de nourrir les marcheurs dans les villes traversées où l'accueil des autres travailleurs était solidaire, contrairement à celui du peuple de droite qui était hostile. Ses premiers papiers de presse commencèrent à paraître après cette escapade avec les hordes de gueux.

    Aventure qui l'a marqué pour la vie et déclencha sa conscience politique qui fait de lui un communiste que très peu de biographes et de critiques rapportent fidèlement. Pourtant il s'était fait d'abord une réputation de politicien en se portant candidat dans des élections locales et par une fougueuse participation dans des salons de discussions socialistes que tenaient les mouvements de gauche au début du XXe siècle aux Etats-Unis. Lénine mourant se faisait lire « Talon de fer », Trotski le cite dans ses écrits et Che Guevara prenait référence de ses travaux.

    Cependant sa vocation d'écrivain est parvenue au raffinement de son expérience d'impénitent aventurier dans, la ruée vers l'or, les équipées au Klondike. Il le reconnaît lui-même en écrivant en 1915, un an avant sa mort : « C'est au Klondike que je me suis découvert moi-même. Là, personne ne parle. Tout le monde pense. Chacun prend sa véritable perspective. J'ai trouvé la mienne ». Dès son retour du froid canadien et de sa fièvre de l'or, comme des milliers de chercheurs, ses premières nouvelles ont vu le jour. Le succès par la richesse matérielle s'en est suivi par la magie d'une écriture considérée, à ce jour, moderne où chaque mot galvanise sa démarche d'auteur.

    Si pour Ernest Hemingway qui a est de la même trempe, en écrivant pendant des années depuis le bureau de Fidel Castro, la phrase courte et salvatrice se composait de : sujet, verbe et complément. Chez Jack London, le livre d'environ cent pages sous le format dit poche, le récit est condensé pour contenir et libérer à la fois toute la matière et les thèmes qui le composent. Certain de ses écrits sont à cheval entre la nouvelle et le roman.

     

    The Redge Pleague (La Peste écarlate), publié en 1912, est l'une des merveilles que nous a léguée Jack London. De quelque 70 pages, ce court roman est celui où l'anticipation concerne notre époque, au regard des grandes maladies - sida et grippe aviaire - qui angoissent scientifiques et gouvernements. Il raconte l'extermination de l'humanité par une maladie hautement contagieuse par l'air, précédant les concepteurs de vaccins et semant une panique généralisée au niveau terrestre.

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  • Par N.E. Tatem avec  ARGOTHEME

    Comédie-Française contre fratrie Koltès dans un imbroglio théâtral.

    Devenue désormais l'affaire Koltès, elle remet au goût du jour un débat de dramaturgie conjoncturellement mis en berne. Que personne n'a cru à sa clôture, malgré l'ancienneté de sa velléité, le-revoilà ! D'ailleurs il ne peut être aplati au mépris de son essence : la place de l'auteur dans une production.

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     Tant que persiste la criarde insouciance envers les auteurs contemporains (vivants et morts) et de leurs textes qui recèlent en association la transmission culturelle et la nouveauté, la contestation resurgit de sous boisseau. Aussi bien les premiers en quête de consécration que les seconds supplantés par le répertoire classique ou les décideurs des structures, ne peuvent s'enfoncer plus bas. Au vivant on dénie du talent en galvaudant « il y a peu de bons textes actuellement ». Et au contemporain en général, on préfère de loin un Molière ou un Shakespeare sinon, on détourne impunément ses conceptions textuelles.

    Frère de Bernard-Marie Koltès, décédé en 1989, dramaturge et auteur génial de la pièce « Le retour du désert », François Koltès réalisateur et auteur, a le principal rôle d'un drame léger pour son aspect people mais lourd quant au sujet qu'il réveille. C'est même l'événement, à connotation de feuilleton estival, du théâtre pour 2007. Le second prend à bras le corps la défense du message du premier derrière ce texte ancré dans l'actualité. Au regard des derniers fracas sur la place publique, à propos du colonialisme et de la discrimination qui questionne une France entre intégration et rejet d'étrangers laborieux sur son sol, l'affaire remue le couteau dans la plaie. L'instigateur, pas plus loyal que lui à la mémoire du défunt, assume une mission alambiquée traduisant le malaise du rapport de la scène à l'écriture.

    «Au théâtre, il y a deux metteurs en scène : ceux qui croient qu'ils sont Dieu et ceux qui en sont sûrs. »*1 Dans le contexte où les spectacles sont coiffés d'une façon monopolistique par le metteur-en-scène, cette histoire Koltès, non la première de cette ascendance, pose l'équivoque statut des auteurs et la manière d'exécuter les textes. Quand ces derniers ne sont pas encore tombés dans le domaine public et dès lors qu'un initié aussi bien légal et qu'avisé jusqu'aux bouts des ongles, garantit cette protection, il y a alerte envers un arbitraire bien réel. Par conformité à faire jouer un blanc, un noir ou un arabe dans la distribution qu'il a, légiférée et stipulée, fixée dans son œuvre, l'auteur –nommément ici- interpelle les malversions persistantes. De son vivant, il a déjà intenté de la sorte. Ce qui exhorte, en conséquence, le retour au débat occulté. Et de sa ténacité, l'ayant-droit acquiesce. Si l'immortalité de l'auteur parle d'elle-même, son œuvre traduite à plus de trente langues refait surface. Il est le francophone, 3è européen prolifique et doué après Becket et Genet, à être joué dans le monde. L'opiniâtreté spectrale, de ses précis doctrinaux, plane dans les coulisses pour alarmer la cité.

    Dans le chapitre des techniques d'interprétation, toutes diligentées pour performer l'attitude mimétique de l'acteur, Stanislavski a préconisé une indexation et une incarnation absolues de l'acteur au personnage. Berthold Brecht, par contre, a mis en exergue la distanciation, le comédien montre le personnage imaginé sans se métamorphoser en celui-ci, restant artiste d'abord. Et Bernard-Marie Koltès a préconisé que l'homme joue l'homme, le rôle de l'enfant va à un enfant, le blanc ne sera représenté que par un blanc, le vieux ira au comédien d'un certain âge etc. Il refuse, précisément au metteur-en-scène, de transformer approximativement le personnage. L'acteur épouse le sujet humain sans céder un iota à l'approximation et au fictif. La conception primaire, le texte, configure la mise-en-scène et le profil de l'interprète. Rien n'est aléatoire, amovible et transformable. On n'a pas vu de ça auparavant. Bernard-Marie Koltès était en éveil du spectacle issu de son texte. Il n'est pas le seul à être à cheval de la sorte, Becket et Genet étaient intraitables sur ce plan.

    La vénérable Comédie-Française qui a abrité bien des litiges de ce genre, a porté recours devant les tribunaux l'injonction de François à faire cesser au bout de trente spectacles « Le retour du désert ». Les trente-quatre prévus pouvaient aussi se prolonger de reprises. Ainsi s'est amorcé le premier cran de l'escalade. Selon la presse écrite, il faut préciser qu'elle est plus réactive au théâtre que d'autres médias traditionnels*2, des doléances de l'ayant-droit, outre une correspondance de la SACD, sont à l'origine de la suspension. Corsé, l'échange s'est soldé par l'arrêt des représentations, puisque la société des droits d'auteur a pris partie avec le requérant. La 3ème chambre du TIGP (Tribunal de Grande Instance de Paris) a statué le 30 juin dernier. Second cran, elle prononce une indemnisation de 30 000 € en contrepartie des 4 prestations annulées. Comme 3ème anicroche, la poursuite du requérant en lèse-majesté, pour propos diffamants tenus dans les médias à l'égard de la Comédie-Française et Murielle Mayette. Cette dernière est à la fois administratrice de cet établissement et s'est chargée de la mise-en-scène.

    Elle soutient que Michèle Favory auquel est alloué le rôle de Aziz, un servant arabe dans une famille bourgeoise rapatriée d'Algérie à l'indépendance, assume pleinement ce rôle. D'autant plus que sa mère est kabyle. Un pourvoi en cassation de François Koltès qui ne perçoit point en ce comédien une correspondance avec le personnage, rajoute un 4ème épisode. Encore une Nième fois, la procédure s'avise dans cette institution, tel ce fait de 1939 : « Le rôle d'un metteur-en-scène d'être, de faire vivre, de réaliser une œuvre conformément à la volonté de l'auteur... » * 3 La dépréciation du centre névralgique de tout renouvellement du théâtre, la plume fondatrice de tout spectacle, dure encore. « Le maître du théâtre c'est l'auteur, les autres rouages ne sont là qu'en fonction de cette force créatrice » *4 Cet art n'est pas aussi propret que comme il est présenté, ses insatisfaits sont peu entendus, voire médits. Louable est l'encouragement des pouvoirs publics aux auteurs novices, pour leurs textes soumis à la DMDTS (Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et du Spectacle.)*5 La monumentale négligence, est la pratique instaurée par les décideurs qui estompent sans vergogne les pièces des 2 catégories d'auteurs.

    D'une délicatesse qui engage bien des remises en cause, ce débat creuse et élargit davantage le fossé entre 2 familles de critiques : celle des partisans du metteur-en-scène et celle qui défend l'écriture récente. La première dénie la mission de l'auteur dans le spectacle et la seconde milite pour sa paternité. Tout nouveau spectacle susceptible d'être considéré création, doit être inédit. Ceux qui portent un regard dédaigneux à l'écrivain contemporain, ne croient pas que le 4ème art happerait l'insolite qui le réinvente par l'implication de l'auteur. Et les autres, même inquiets, ne répliquent pas judicieusement pour recommander la prospection des pièces arrivées à terme sous des plumes anonymes. Elles sont toutes les deux assujetties aux susceptibilités fragiles, d'où leur rigueur circonspecte. Penseurs et responsables s'en passent donc, de l'hasardeuse responsabilité d'être à l'origine de situation conflictuelle et plus âpre qui risque d'ébranler outres les positions acquises, les dogmes sacralisés.

    La faculté du théâtre d'être une priorité à la fois dans les mœurs culturels et les thèmes médiatiques, se doit à son rang qui le particularise des autres arts. « Donnez-moi un théâtre, je vous donnerai un grand peuple. »*6 Ce qui lui offre opportunité d'être sous les feux de la rampe, c'est la force des critiques essayistes, des tribunes polémistes et des lumières théoriques qui lui sont consacrées en pareilles circonstances. Elles lui sont, à plus d'un titre, revigorantes et le distinguent l'esprit des arts vivants. Son milieu, follement amoureux des dialogues et friand de contributions aux tournures aussi extravagantes que pertinentes pourvu que des conjonctures les permettent, ne lésine presque guère de disserter.

     • *1 : Rhetta Huguer

    • *2 : Presse écrite seulement et sans moindre commentaire des chaînes télé et radio.

    • 2-a : Le nouvel Observateur, de Denis Padalydès le 3 juin 2007.

    • 2-b : Le Figaro du 12 février, 26 mars, 30 mai et 21 juin 2007.

    • 2-c : Libération 2, 24 et 26. Juin. De Martine Labordonne.

    • 2-d : Le Monde de Nathalie Herzberg, mai et 21 juin 2007et autres.

    • 2-e : Télérama du 10 mars 2007.

    • 2-f : L'express de juin 2007.

    • *3 : Lettre de Copeau et Dullin datée du 31 juillet 1939 à Edouard Bourdet de la Comédie-Française au sujet de la mise en scène de « L'annonce faite à Marie »

    • *4 : In « Lire le théâtre moderne » de Michèle Liour, édition Dunod, page 105.

    • *5 : La DMDTS attribue l'encouragement à la création d'œuvres dramatiques, une seule fois aux auteurs inédits. 2 sessions par an, date limite Avril et septembre.

    • *6 : Eschyle.

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  • Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME http://www.argotheme.com Logo de ARGOTHEME

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    Aux grandes œuvres humaines, révélées par les vestiges venant du plus lointain de la nuit des temps, on attribue que seuls les langages ont engendré leur création. Depuis moins d'un demi-siècle résonne, avec un ample foisonnement, le nouveau langage lié aux NTIC (Nouvelles Technologies de l'information et de la communication). Avec un atticisme qui semble versé au futur, tant ses intrusions adviennent avec la surprise de découvertes non encore diffusées. Il se déploie sans confins et arpente toutes les voix/es de la solennité où se rattrapent ceux qui ne veulent pas se laisser dépasser.

    Par le passé, seuls les argots étaient indéchiffrables aux communs. Parce qu'ils naissent à la marge de la société, se développent selon les circonstances de besoins spécifiques et se créent par la volonté des communautés qui les utilisent. On a droit à l'argot des marins, celui des taulards, des brocanteurs... Et même au mixte qui s'approprie des termes bien éloquents d'autres langues. A entendre de nos jours un jeune vous dire : « J'ai été Zaéfe » en remplacement de : je me suis fâché, on détecte l'apport du parler maghrébin qui n'a rien à voir avec l'arabe académique. Par le passé il avait fourni des élocutions comme « kif-kif » (la même chose) ou « chouia » (un peu). Bien sûr l'oralité, pour ce cas, est maîtresse des influences.

    Quant à la poétique vachement turgescente du rap, agrémentée de libres paroles et avide de langue verte, elle gagne de sa tolérance aux verbiages du petit peuple, même le verbe marginal et les formulations nouvelles, une convaincante synchronisation de la musicalité de ses textes aux rythmes saccadés qui les enveloppent. Elles engrange toutes paroles à la métaphore séditieuse et dérange l'establishment qui tenta, sous la double bannière de la morale et de la puissance publique, de la censurer avec l'espoir de l'interdire faute de pouvoir la mater. 237 députés ont signé, en 2005, une pétition afin de la mettre au pas, en vain même si l'initiative est sortie de l'hémicycle où siègent ces élus signataires. Si le contenu de ces chansons est d'une agressivité verbale avérée à l'égard des flics et même d'autres corps constitués, ils ont un style à défendre qui ne plaît globalement pas à tous, et son langage n'est pas innocenté des attaques ennemies. Avec les résultats des joutes électorales 2007, une telle censure risque de revenir en force même si la vague bleue, allergique aux « Kaïras », a été légèrement atténuée. Dans le même registre, l'affaire du groupe « Kam's » dont la mairie communiste de Bobigny et un centre culturel ont soutenu l'édition d'un l'album au point de l'offrir avec un agenda à 4 000 lycéens, montre que les divergences d'interprétation de la liberté d'expression est bien plus compliquée que celle des significations des mots, surtout quand des appareils institutionnels divergent.

    Le verlan, qui existait depuis déjà des décennies, ou bien plus d'un siècle sans qu'il ne soit détecté parce que reclus dans les bas-fonds souvent impénétrables, a connu une sensationnelle mutation passant pour l'idiome exclusif du banditisme au plus courant support des conversations de la jeunesse. Abondamment parlé chez les habitants des cités urbaines dites « difficiles » desquelles on ne peut soustraire aucun quartier de la généralisation de la difficulté « sociale » et d'une communication « sociétale » uniforme. Ce dialecte rebute son cloisonnement, s'avère prolixe et est plus amovible qu'on le croit. Avec ses règles aléatoires, il se galvaude avec une propension de première pratique langagière non conformiste de notre époque.

    Plus récemment, un autre langage à la transcription fictive a chargé, toutes cornes dehors, avec l'individualisation du téléphone qui induisit son port dans la poche de l'usager. Le « texto » tirant un sens de la franchise et une déférence de la forme textuelle, passe pour le manuscrit spontané sans laisser indifférentes les réticences envers les altérations du français. Sa courte genèse s'est produite tel l'éclatement de l'atome, dit-on à l'origine de l'univers, pour se propager partout. Il fut, en peu de temps, enserré dans l'ensemble tribal dont aucun paramètre n'a cerné la communauté, avec exception d'une reconnaissance écourtée en pratique juvénile. Il a ébréché rapidement la quarantaine de dépréciation qui le prenait pour une éphémère tendance de sous-culture. L'aspect d'un SMS, imagé comme un éclair, s'impose d'une part plus adéquat à l'existence accélérée que nous vivons, et de l'autre, il lui est heureusement pardonné son style bourré de diminutifs, de contractions et de bribes. Ces derniers économisent l'espace, du nombre de lettres ou caractères, permis par l'appareil ou l'opérateur. A la barbe des rigoristes, respectueux et maladivement fanatiques des strictes règles grammaticales et d'orthographe de la langue, qui se sont offusqués préjugeant une atteinte à un dogme que même les académiciens n'ont pas ouvertement dénoncé, la naïveté du verbe a eu le dessus. La spontanéité s'est faite de la lésinerie sur la page qui se lit comme même, et devint vite un carcan banalement usité et continuellement défilant.

    Les jargons corporatistes, de leur côté, établissent leur lexicologie conceptuelle spécifique, où chaque mot renferme un étalement de significations selon le mode, l'emplacement et le contexte où il est utilisé. Les érudits d'un domaine donné préfèrent, sans lourdeur ni gêne pourtant d'une manière récurrente, faire usage de la terminologie sélectionnée par leur profession. On vous dira et écrira par exemple « marketing produit... » Une vraie formule qui interpelle toutes les actions qui favorisent une commercialité : depuis la fabrication mettant au-devant les composantes, à la présentation en rapport avec la forme et l'emballage, à la vente déterminant les circuits de distribution jusqu'à l'opération de publicité qui cible les acheteurs potentiels. Dans beaucoup d'activités (architecture, tourisme, médecine etc.) les analogies et les idées surviennent du terme revenant d'une panoplie dûment connue, ou pris des retentissements d'autres langues à dessein de donner une dimension originelle au propos, depuis le créateur qui l'a lancé. Pour expliquer judicieusement le sujet d'une partie de discussion ou d'un texte, on n'hésite pas à métamorphoser tous les mots, à en tirer des adverbes possibles et de générer des élocutions solidement construites à dessein de bien imaginer un sens. Manager est synonyme de diriger, comme verbe. Comme nom il remplace aussi à la fois directeur et directrice dans beaucoup d'activités, pour signifier gestionnaire. De nos jours, les élèves des différents paliers du système scolaire utilisent couramment, avec le sarcasme de leur milieu, « Dirlo » pour désigner le responsable d'établissement.

    Le fait accompli du langage des NTIC : le forcing d'un charabia percutant

    Depuis moins d'un demi-siècle résonne, avec un ample foisonnement, le nouveau langage lié aux NTIC (Nouvelles technologies de l'information et de <?xml:namespace prefix = st1 /><st1:personname w:st="on" productid="la Communication">la communication</st1:personname>). Avec atticisme qui semble versé au futur, tant ses intrusions adviennent avec la surprise de découvertes non encore diffusées. Il se déploie sans confins et arpente toutes les voix/es de la solennité où se rattrapent ceux qui ne veulent pas se laisser dépasser. Les spécialistes happent, les premiers, de l'innovation des termes qui laissent perplexes plus d'un disciple et praticien. Ils saisissent d'instinct ce qu'ils devinent d'abord, puis s'imprègnent rapidement du rationnel que leurs rencontres leur ont apporté.

    Comme un casse-tête kaléidoscopique, fait d'anglicismes imposés et de chinoiseries compliquées, le vocabulaire lié à l'informatique explose. Il ne cesse de drainer une multitude de termes où la communication exponentielle habitant une technologie jongle avec toutes données. A l'échange s'additionne la formidable Toile, gourmande de promptitude, accélérant surtout les processus de circulation de l'information, les rendant artifices mais favorisant grandement des vertus pluridisciplinaires. Gare aux diplômés et autres parés de savoir, qui exercent dans des métiers de pointe, s'ils ne maîtrisent pas les loquacités de leur outil de travail. Il « l'ordi. » est incollable en vitesse de traitement des énoncés, données et problèmes qui lui sont soumis. Alors prendre le temps et méditer, c'est perdre de la vitesse...

    De quoi tourmenter le monde francophile sommé d'employer la terminologie des NTIC, comme une réelle contrainte imparable que la langue de Shakespeare semble, n'étant pourtant certainement pas la seule, prescrire. Tout le monde craignait l'avènement d'un monde de la communication unifié (avec le satellite, le téléphone, le portable et Internet) qui aurait pour langue dominante l'anglais. -1-

    Les glossaires des traductions en français, accolés aux systèmes d'exploitation et les logiciels de traitement de texte surtout, restent approximatifs en matière de conformité rajoutant des ambiguïtés même aux plus érudits assimilant bien les affinités des mots. Rien n'arrête la révolution véhiculée par l'outil informatique enclenchée depuis les années 1980, avec exigence désormais pour toutes les sociétés de s'adapter, par l'ajout de mots à leurs langues donc aussi et surtout aux dicos, de la profusion effrénée de vocables nouveaux qui définissent une action ou un organe d'un procédé ou même un objet parmi d'un matériel opérationnel.

    Le français, aux aptitudes poétiques pour certains linguistes ou de négociations pour d'autres ou bien une marque de l'art culinaire, ne se perd pas dans des dédales obscurs, il en absorbe l'essentiel. A l'instar des autres langues, il s'approprie sa part du flux langagier, scindé au Web pour l'amplitude, qui ne semble jamais tarir. Du fait de la transcription en lettres latines, la prédisposition du français à gagner de nouvelles expressions est assez importante des maniements des NTIC dès leur existence par les francophones. Le mot courriel est passé de la francophonie canadienne sans remous, il a été adopté même s'il ne fait pas encore une totale unanimité.

    Le raffinement et l'agilité font bon ménage dans les transferts de concepts entre cultures du globe, et pas seulement au niveau des NTIC. Où il suffit d'équipement pour que la faculté obligeante d'uniformiser l'usage des termes dans les domaines où s'appliquent ces NTIC, afin rende accessibles les discernements sous leurs différentes variantes. Cette nouvelle forme de partage de l'information favorise le langage commun -2-. Sigles, initiales et compositions assujettissent les langues de <st1:personname w:st="on" productid="la Terre">la Terre</st1:personname> à la bifurcation vers une spécificité comblée d'universalité. Les archaïques qui n'ont pas encore pris le départ à l'heure du passage d'une communication sans confins qu'ils considéraient accessoire, ils ont aujourd'hui pour leur compte ne pouvant contourner le plus que nécessaire. La splendeur des rhétoriques soumises aux règles strictes de la langue académique n'a plus de pouvoir et d'emprise sur les remises à niveau de tous les langages. L'arroseur arrosé, ils prodiguent peu, mais encaissent avec forcing une substance langagière imparable et assez rugissante. Elle traduit l'acceptation de tous les baragouins activés par les cercles qui ne les manient souvent à bon escient que pour insulter des corps constitués.

    Aux grandes œuvres humaines, révélées par les vestiges venant du plus lointain de la nuit des temps, on attribue que seuls les langages ont engendré leur création. Sans la parole avec une teneur intelligible, aucun ouvrage aussi compliqué ou modeste soit-il ne pouvait être conçu. Comme on soupçonne certains animaux capables de communication qui, à ce jour et de toutes les espèces y compris les plus doués comme les singes et les dauphins, elle reste indéchiffrable par l'homme. Mais c'est l'écriture, le propre du savoir de ce dernier, qui a tranché entre les espèces.

      1- In « La Révolte du pronetariat » - ouvrage en numérique - de Joël de Rosnay avec la collaboration de Carlo Revelli, librairie arthème Fayard, 2006. Page 197.<

      2- Idem. page 127.

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    UN OBSERVATOIRE DU STRESS.

    Devant une restructuration économique qui a dans son collimateur 22000 suppressions d'emplois d'ici 2008 déclarés d'emblée en départs volontaires, France télécom connait le branle-bas au sein de son personnel.  

    Depuis sa privatisation en 2003, elle tenait à un projet de remise à niveau de rentabilité, c'est-à-dire l'augmentation des bénéfices par la réduction des effectifs. Donc les dépenses salariales et des charges y afférentes sont à la première ligne des réductions. Elle prévoit par ailleurs 6000 nouveaux recrutement dans le but de renouveler ses effectifs.

    D'après les syndicats, l'entreprise a connu 5400 départs en préretraite et 2200 retraites sur un total de 10300 de suppressions en 2006. Les 2700 restants sont certainement ces départs volontaires, indemnisés ou bénéficiant d'autres programmes : retour à la fonction publique, l'essaimage (création d'entreprise) et Plan Personnel Accompagné (projet professionnel en dehors du groupe). Dans l'opacité du moins sans que nous puissions déchiffrer la procédure des sorties déjà faites, malgré nos contacts avec le syndicat sud-PTT, les créneaux de redirection sont inconnus. La direction a annoncé à des confrères de la presse, elles se sont effectuées sans pression. Rajoutant à propos du stress afférant aux 22000 départs "... c'est un objet de réflexion et d'action au sein du groupe".

    Comme d'habitude, le stress qui apparaît plus un symptôme qu'une pathologie neuro-psycholique, n'est pas reconnu par la direction comme une menace sanitaire. Dû principalement à l'incertitude : Sur qui tombera l'éviction du travail ? Une ambiance angoissante plane au niveau des travailleurs.  Outre l'absence d'une concertation poussée entre partenaires sociaux qui sont tous deux face au nombre, rendu public, de suppressions de postes. Devant l'objectif fixé des logiques financières, il est impératif de contrôler l'état du moral des employés anxieux par leurs avenirs.

    L'observatoire a été lancé le 20 juin 2007, par les 2 syndicats SUD et CFE-CGC de cette entité. Comme son nom l'indique, il tentera de  surveiller  les conditions de travail en tenant le baromètre de niveau du stress afin de mettre au devant et à jour l'information afférant à la situation. La première action de cet observatoire est la diffusion en ligne d'un questionnaire d'une cinquantaine d'interrogations : les conditions de travail, sentiment de stress, pénibilité, charge de travail, relations avec la hiérarchie. Les informations recueillies, témoignages et réponses d'enquête, permettront de dresser l'état des troupes d'une part. De l'autre, elles serviront à un comité d'experts monté en la circonstance d'analyser et d'apporter des réponses. Ces données peuvent donc permettre d'interpeller la direction en cas de besoin ou de gravité.   Le premier bilan de cet observatoire qui a vocation et ambition d'agir au niveau national, sera fait mi-août 2007 selon ses initiateurs.

    Notons enfin que les syndicats se plaignent de grandes difficultés. Ils dénoncent les "mobilités forcées", les "pressions intolérables" de la hiérarchie et "les restructurations, transferts et fermetures de sites" Entretiens individuels "de plus en plus fréquents", propositions de mutation "sans alternative", "menaces de placardisation": Patrick Ackermann, secrétaire de Sud-PTT, décrit "un système d'exclusion, une machine à mettre les gens sur la touche".

     

    Adresse Web de l'observatoire : www.observatoiredustress.org


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  • Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME Logo de ARGOTHEME. http://www.argotheme.com

    Cet article a été publié sur AGORAVOX Rédacteur AGORAVOXhttp://www.agoravox.fr/auteur.php3?id_auteur=5016

    Et repris par Yahoo.Actualités http://fr.news.yahoo.com/16042007/326/travail-stressant-jusqu-au-suicide.html

    Pour écrire et publier un article de cyberpresse : http://www.argotheme.com/organecyberpresse/


    Blog thématique avec SONDAGE :et mise à jour quotidienne en informations sur le suicide à cause du travail : http://www.universflash.com/blogs/suicid-o-job/

    La forte hausse des suicides au niveau de la catégorie d'âge des 24/55ans, en commutation de celle plus jeune, des ados qui a tenu le palmarès par le passé, apporte bien de nouveaux éléments quant à l'origine du mal-être poussant à l'autodestruction. En premier lieu, les 35/54ans occupent à eux seuls, environ 50% des 4000 à 5000 suicides enregistrés en France. Ils marquent que les aléas de l'existence, pour en finir avant l'heure, sont le principal mobile.
    En seconde place, les observateurs s'accordent que le transfert générationnel a un autre inédit, la sous catégorie des 24/35ans dont le suicide revient principalement au stress dans le travail. Cette raison constitue désormais la première cause de mortalité(1), à ce niveau. Ils ne s'avancent pas, outre mesure, à localiser les métiers ou les entités économiques les plus touchés de ce fléau. Leurs estimations, car le statistique officiel est inconnu, avancent 400 à 500 (2) cas par an, exclusivement imputés aux pénibilités variées dans l'exercice d'activités professionnelles. Et étonnement aussi bien le changement du groupe d'âge que l'origine du mal-être ne gonflent point le nombre global. Raison ignorée il y a quelques années, l'évidence encore péjorative mais catégorique du cadre détérioré d'exercice du travail, devient plus préoccupante que le chômage qui, depuis plusieurs décennies persistant et invincible, prenait aussi la vedette en la matière.
    Outre que ce groupe d'âge est très plus actif dans la société, mais aussi les témoignages des collègues aux suicidés, puis les doléances des sujets eux-mêmes avant leur fin de vie, concordent sur les pénibilités variées dans les emplois. Les sociologues du travail établissent, en première explication, une mutation de l'organisation du travail. L'immuabilité du taylorisme a instauré un productivisme préoccupé des résultats, ou l'outil avant la considération de l'être. Ils se sont alarmés, nombreuse fois et depuis longtemps de la désertion du syndicalisme en plus de son émiettement, avec un constat d'impuissance pour le déséquilibre des rapports entre les acteurs sociaux. Cette dernière question demeure perçue strictement idéologique, ou due à l'absence des centrales dans les œuvres sociales comme les mutuelles, les caisses de retraites ou la sécurité sociale, comme le font d'autres expériences dans le monde.
    Ils avancent aussi la thèse complémentaire de l'éveil du travailleur, non pas pour ces intérêts de classe chères au marxisme, mais face aux variations du genre délocalisation ou liquidation auxquelles l'entreprise est exposée, son seul moyen de survie. Cette dernière incertitude d'une part, se conjugue à la forte pression du management venant d'autre part. Par temps de nouvelle répartition du travail dans une mondialisation ballottée, entre l'alternative qui peine sans s'imposer face et à la place de la marche dominante pour réduire les coûts de la main-d'oeuvre, la conscience professionnelle est méprisée malgré son aiguisement chez le consciencieux, seule la performance est dessein. «La main-d'œuvre française est, des pays industrialisés, une des plus dures au travail, une des impliquées et mobilisées dans son travail. » (2)
    Les suicides, au sein de la population travailleuse, ont paru dans un premier temps anodins. Les révélations directes des suicidés et de leur environnement, ont été des témoignages qui suscitèrent la recherche d'éclairages théoriques mais aussi des responsabilités civiles et pénales, car il s'agit de mort d'homme. Parmi les cas qui ont poussé à s'alarmer, il convient de citer ceux qui ont vraiment sorti l'anguille dessous la roche. Isabelle Béal, employée du groupe Sodexho, s'est donnée la mort début mars à 41 ans, et a laissé un message évoquant explicitement la pression dans son occupation professionnelle. 200 manifestants ont marché, le 4 avril à Saint-Priest près de Lyon, pour lui rendre hommage. Mais le fait majeur est celui des 3 employés du technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines) qui, l'un après l'autre en l'espace de 4 mois, se sont donnés la mort dans des circonstances qui ont incontestablement mis au devant les conditions insupportables de leur gagne-pain.
    C'est le dernier des 3 travailleurs de Renault qui a mis en évidence les impérieuses et intolérables exigences du travail. En mourrant chez lui, à Saint-cyr-l'école (Yvelines) à 38 ans, il a préalablement consigné son geste fatal sur une page l'instruisant des cadences et l'atmosphère de son travail. Son épouse indiqua qu'il ramenait des dossiers pour bosser et se réveillait la nuit pour le faire. La police, avec ce dernier cas, a mis son nez sans pouvoir trouver des incriminations directes de l'employeur. Les deux précédents sont : en octobre 2006, un technicien en informatique s'est défenestré en se jetant du cinquième étage dans le hall du bâtiment principal du technocentre, où sont conçus les nouveaux véhicules et travaillent 12000 personnes. Et en janvier, un ingénieur s'est noyé dans un des plans d'eau proche du site de Guyancourt.
    Carlos GHOSN - PDG de Renault.Le PDG de la marque au losange, il faut le noter pour ne pas tomber dans un parti pris béat, Carlos Ghosn a vite saisi la question à bras le corps. Il s'engagea sans repousser l'installation à des dates éloignées « d'une journée de l'équipe », la désignation d'un directeur d'établissement responsable des conditions de travail et surtout de procéder à des recrutements pour alléger les plans de charge des lignes de production considérées à forte concentration de tâches. VUE AERIENNE du Technocentre de Renault  - Guyancourt Yvelines.
    Habituellement les entreprises se lavent les mains de tels comportements, jugés comme réflexes malheureux de la vie privée de leurs employés. Les suicides sont directement attribués, thèse à laquelle se remettent aussi les enquêteurs, à des soucis individuels quand même il était impossible d'établir l'existence d'infortunes qui poussent à terminer avec la vie. Et dans le cas où le travailleur est vraiment devant une épreuve quelconque tel un divorce, un endettement, une maladie dont la dépression est toute indiquée pour justifier son acte, aucune formalité n'autoriserait ou laisse penser de lier le suicide au poste de travail.
    Le stress dans le travail vient de l'intensification de (ou des) la mission, la polyvalence assignée, le besoin croissant de qualité... Les 35 heures, recommandent plus de labeur pour une plage horaire réduite, deviennent très exposée à reconsidération à ce sujet. Déjà le stress, avant de culminer par la mort, est source à long terme de pathologies graves. Il provoque 50 à 60 % des absentéismes (justifiés ou pas), jusqu'à 70 % des congés de maladies, retards et baisse de productivité. L'INRS évalue à 1,6 milliards les pertes des entreprises françaises des effets secondaires du stress, 20 milliards pour l'Europe des 15 où 27% des travailleurs se disent stressés par le boulot. La sécurité sociale, de son côté, accuse 10 à 20 % de ses frais pour les accidents de travail dus à cette maladie psychogène.
    En conclusion, le code du travail stipule en son article L.230-2 : « L'employeur a obligation d'évaluer les risques y compris psychosociaux et de préserver la santé physique mais aussi mentale des salariés. »

    (1) Valérie Langevin, psychologue à l'INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) In « économie matin » N° 88 du 26 mars au 1èr avril.
    (1) Idem –
    (2) et le Figaro du 26 mars, tribune d'Alain d'Irbarnes, Directeur de recherche au CNRS, Administrateur de la fondation des sciences de l'homme.
    Publication récente : Philippe Rodet, médecin publie chez Editions de Fallois : « Le stress, nouvelles voies » 2007.

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