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Par argotheme le 17 Janvier 2011 à 00:50
Le syndicaliste Ahmed Badaoui a été arrêté à son domicile à Alger, par l’appareil répressif des dictateurs algériens, pris de panique devant un mimétisme des évènements de Tunisie. Le même jour un jeune de la wilaya (département en France et Gouvernorat en Tunisie) de Tébessa s’est immolé, sous les regards de la foule qui l’accompagnait devant le siège de la mairie où il réside. Et le lendemain une vaste fuite de capitaux…
Fuite de capitaux, commençons par l’essentiel, qui la grande panique des détrousseurs du clan de Bouteflika.
L’équipement informatique, du syndicaliste Badaoui, a été confisqué et des documents ont été saisis à son domicile. On y voit l’acte de la mafia algérienne qui gangrène l’Etat, du fait que ce rebelle des douanes exerçait dans un point de passage, DOUANES ALGERIENNES, de tous les trafics où nombreux affairistes sont associés à des responsables de hauts rangs.
Parmi les zones de corruption et de contrebande, les douanes algériennes sont indiscutablement le point où la corruption est même légendaire. C’était le cas de la Tunisie, où la police passe en premier. Elles sont suivies, dans la hiérarchie des réseaux de la corruption algérienne, par l’appareil institutionnel administratif composé des ministères (tous), des préfectures et des mairies. Ce qui est plus grave, mais au niveau des douanes c’est un partage à ciel ouvert ! Entre trafiquants, douaniers et protecteurs dans les ministères et surtout parmi les militaires.
L’intéressé est connu pour avoir subi des persécutions en 2008, alors à se rendre enTunisie avec sa famille. Mr Badaoui est un syndicaliste intègre, dont on redoute ses capacités à divulguer ce qu’il a vécu dans les douanes. Le point de passage désobligeant des pratiques plus connues sous l’import/export et sur lequel règne de vrais seigneurs. Des corrompus aux postes de commandes, des rabatteurs qui jouent les sauveteurs des entrepreneurs rackettés et
UN entrepreneur algérien, émigré raconte A PROPOS DES DOUANES : Bouakaz.
En 2008, à sa sortie du territoire nationale pour un séjour de vacance au pays voisin, un titre de congé lui a été exigé alors qu’aucune loi n’instaure une telle norme. En plus il était depuis déjà plus de trois années (2005) en rupture de contrat, car suspendu abusivement et sanctionné comme syndicaliste. Malmené pendant 2 jours aux frontières du pays, il fait demi-tour avec sa famille en pleurs.
Il est accusé « tentative de renversement de l’Etat » avec une action ouverte dans des conditions totalement nébuleuses par le Procureur de la République près du tribunal d’Alger. Dans la journée de son arrestation, il a participé à la réunion du Comité de défense des droits et des libertés syndicaux. Dont il est l’un des membres fondateurs. Cette réunion, tenue à la rue Tanger à Alger, devait réfléchir sur les actions du mouvement de contestation social dans le pays.
Ex-secrétaire général du syndical national des douanes et ex-membre dirigeant de l’UGTA, Ahmed Badaoui subi depuis 2005 aussi maintes persécutions. Le pouvoir algérien se plaît à rendre la vie dure à des personnes isolées. Les poètes Bachir-Ali et Smaïn Aït-Djââfar, tous deux aux journalistes, ont été torturés pendant des années avec les applaudissements de Messaädia, Mehri, Bouteflika et consorts.
Les activités syndicales de Badaoui sont qualifiées de « troubles graves à l’ordre public ». Depuis 2005, sans salaire et sans aucune indemnité, pour un père de famille est la pire des humiliations. A propos de l’UGTA, il dit sur son blog« L’organisation syndicale à laquelle j’appartenais –véritable appendice du pouvoir– n’a pas trouvé mieux que de m’exclure de ses rangs et cela sur injonction du pouvoir » Il a lancé, depuis une année, une pétition on line pour dénoncer cette situation.
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Par argotheme le 14 Janvier 2011 à 10:34
La Tunisie aux portes d’une alternance.
Le message du jeune tunisien Bouazizi qui s’est immolé à Sidi-Bouzid a été entendu par l’ensemble du peuple de cette nation. Les citoyens ont répondu et fait écho par une sédition qui a remis les pendules nationales à l’heure. Le geste de ce martyr n’a aucunement porté atteinte à autrui, malgré sa cruauté qui exprime un profond désespoir de personne, à la lecture de ce geste exemplaire, fondamentalement éclairée.
La Tunisie doit son émergence économique à un projet de société léguée par le chantre Bourguiba. Tout un programme de bienséance, foncièrement moderne et adoptant une laïcité digne des nations les plus civilisées. Jamais dans le monde arabe, dans le continent africain et à travers même le monde, les troubles n’ont été si bien menés. Pour faire plier, à des revendications d’une légitimité incontestable, un des pouvoirs les plus despotiques.
L’arrestation de Hamma Hammani, l’un des opposants politique interdit d’expression sans justifications et légalité, illustre le népotisme envers les autres démocrates tunisiens.
Le commencement a été des manifestations citoyennes d’abord. Et ce n’est qu’une fois la riposte de l’appareil policier a fait usage de brusques et violentes pratiques de préservation de l’ordre, que les jeunes ont tenu a faire la démonstration de force. L’armée n’avait pas bougé de ses casernes et même quand elle est venue à la rescousse des services de sécurité, elle s’est refusée de tirer. Nombreux témoignages atteste cette vérité, sans nul doute inédite à travers la Terre entière.
Malgré l’escalade due à l’autisme du pouvoir qui espérait ramener le calme auGouvernorat de Sidi-Bouzid, sans mesurer l’expression de l’acte de Bouazizi. Qui est et a été aussi grandement significatif dans le déroulement des évènements. La présence de la femme tunisienne dans les protestations est aussi bien inconnue et inédite dans le contexte arabo-musulman de ce pays.
Si finalement Benali s’est rendu à l’évidence de ne pas briguer un autre mandat en 2014, lors de son discours du 13 janvier, le 3ème depuis le début des émeutes qui se sont propagées à travers tout le pays, au fur et mesure que l’immolation du jeune chômeur s’interprétait au sein de l’opinion tunisienne et parmi l’ensemble des citoyens. Le président tunisien a fait allusion à l’intangibilité de la norme constitutionnelle qui limite l’âge du présidentiable à 75 ans, suite à un amendement d’ailleurs initié par lui qui en a 74.
Contrairement à Bouteflika qui a connu des troubles, à la même période comme une contagion, d’ailleurs qui n’ont cessé tout au long de l’année 2010 dans plusieurs villes et même petites bourgades Elles ont l’air d’être une répétition générale avant l’assaut final contre les sbires de la corruption, de la bureaucratie et d’une mafia de faux anciens « moudjahidine », devenus pléthorique depuis l’arrivée surtout de Chadli.
Les émeutes algériennes sont de même nature qu’en Tunisie, cependant les circonstances contextuelles sont de loin différentes. L’Algérie est plongée dans un nationalisme réactionnaire largement acquis à l’intégrisme islamiste. La jeunesse algérienne est totalement déshéritée de la démocratie et privée d’une rupture avec un système déterminé à faire perdurer la légitimité historique qui n’est plus de mise pour les nouvelles générations que si elle vise la rente.
Le régime algérien est habité de la torture des poètes après l’indépendance, et d’un déficit flagrant de démocratie à l’égard des partenaires de la cause libératrice pendant la guerre 54/62. Cette dernière est marquée aussi par une violence qui semble être transmise, au point d’avoir permis aux maquisards de procéder aveuglement à des massacres contre les messalistes, les harkis et même des bataillons se déclarant du front commun. Comme celui nommé de maître Lamrani, l’avocat de Mustapha Benboulaïd, composé de quelques 200 rebelles, tous multiconfessionnels car, revenant au CDL (Combattants De la Liberté) issus du PCA (Parti Communiste Algérien).
La qualité des manifestations en Tunisie a été une vraie affirmation de l’avancée sociologique de ce pays. En effet le point de non-retour a été bien assimilé par Mr Ben Ali et ses bouffons de l’embourgeoisement compradore et mafieux.
Le message du jeune tunisien Bouazizi qui s’est immolé à Sidi-Bouzid a été entendu par l’ensemble du peuple de cette nation qui a répondu et fait écho par une sédition qui a remis les pendules nationales à l’heure. Le geste de ce martyr n’a aucunement porté atteinte à autrui, malgré sa cruauté qui exprime un profond désespoir de personne fondamentalement éclairée.
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Par argotheme le 10 Janvier 2011 à 19:04
Algérie : les barricades de la corruption despotique ébranlées.
Les manifestations en Algérie de ce début de l’année 2011 se sont soldées par les dégâts humains de 4 morts, un demi-millier de blessés et bien plus d’un millier d’arrestations à travers le territoire national. Ces dernières seront certainement revues à la hausse, puisqu’après la trêve qui sera peut-être finale, les poursuites et les interpellations continueront.
Cette contestation qui a tenu quelques jours, a l’air d’être une répétition générale avant un assaut contre les despotes et les barricades, artificielles car policières et servant des criminels historiques qui ont torturé des poète au temps de leur parti unique. Ces barricades dressées contre la pratique paisible et de retenue des démocrates, qui sont carrément flingués avant les débauchés du système indécrottable, ont été escaladées et ont l’assignation d’un prochain feu plus brûlant.
BELLE MUSIQUE ET BEAU MONTAGE VIDEO
En l’absence d’un encadrement militant, les troubles manquent fatalement de qualité. Ils ont été réduits à une contestation pour quelques deux ou trois produits, alimentaires et de première nécessité. Mais il s’agit bien d’une protestation, d’une autre nature, du climat d’injustices criardes imposées par un pouvoir illégitime car ayant falsifié la constitution. L’atmosphère de l’augmentation des salaires de la police, communément désignée par la « Bouteflicaille », de 50% en est l’une des raisons qui a poussé une bien visible majorité de la jeunesse à contester la situation insoutenable où se trouve le pays.
Les plus avisés des analystes, observateurs et spécialistes de l’interruption démocratique amorcée dès l’apparition des « Fascislamistes » qui ont causé 200 000 victimes, massacrés quelques 6000 intellectuels de haut rang et plus de 200 journalistes, se demandaient depuis le début de ces dernières émeutes, si la perspective démocratique est bien revendiquée et sera irréversible ?
Des éditorialistes ont interpellés les partis politiques de l’opposition, les syndicats et les organisations de la société civile ainsi que les personnalités pour agir avec les jeunes. Ils ont tous brillés de leur absence. Le mouvement de contestation est resté presqu’orphelin d’idées constructives. La répression fut une riposte plus réactive que les militants. Pour arrêter, non pas les saccages qui ont écœuré la population au même titre que les hausses des prix des denrées l’huile et le sucre, la colère. Donner ainsi un contenu à l’exacerbation d’une jeunesse ne trouvant que les islamistes, la « Harga » l’embarcation sur des radeaux pour rejoindre l’occident, les suicides qui se sont multipliés ces dernières années et la solitude d’un combat sans orientation.
DIAR ECHEMS A QUELQUES CENTAINES DE METRES DE LA PRESIDENCE
Après les jours de désobéissance civile, qui n’a pas été paisible car vraiment le désespoir est installé depuis la falsification de la constitution par Bouteflika. A qui, ce dernier, des confiances se sont illusionnées à le soutenir même en restant pour une 3ème mi-temps au pouvoir, et tous les malheurs incombent désormais. Voilà donc, le retour à la case départ !
Ce recommencement du régime descorruptions et des injustices, c’est aussi un rendez-vous avec les misères rendues mielleuses par les mosquées qui ont appelé, sur injonctions et directives du ministère des affaires religieuse, à arrêter la protestation qui a été dans son vrai cadre populaire. Mais sans une réelle et claire destinée pour rompre avec le régime où les fils des généraux et des ministres consomment de la cocaïne à 8000 da le gramme et les denrées alimentaires deviennent inabordables pour leurs prix aux salariés.
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Par argotheme le 25 Décembre 2010 à 22:53
En hommage à un nouvel martyr de la démocratie, de la laïcité, de la modernité et du projet de société… LA LUTTE DE CLASSES !
L’approfondissement de la démocratie en Tunisie ne cesse, à chaque étape d’une ascension solitaire et silencieuse, de parcourir d’autres sentiers et glaner de nouvelles expériences... Avec le fait de Sidi-Bouzid, dernier en date à marquer les pratiques revendicatives, même si son élément déclencheur est un banal fait divers comme les aiment le petit peuple, l’action populaire a gagné du terrain. Comme devenue ancrée dans le pays intérieur.
Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME .
Cet article a été publié par POPULISCOOP -Scoop Populaire
Sidi-Bouzid est au cœur même du pays, peuplé de quelque un demi-million d’âmes. Un Gouvernorat (préfecture) qui peut être considéré comme l’image idyllique ou de proue, pouvant être l’étendard de l’ensemble de la Tunisie profonde. Ainsi les événements qui ont débuté avec cette histoire du jeune, âgé d’une vingtaine d’années qui a installé un étalage de vente de fruits et de légumes sur la voie publique, deviennent marquants. Ils reflètent de l’évolution sociologique, bien lisible, de ce pays qui s’est fait la renommée de connaître une stable croissance économique. Un faste tenu en haleine, slalomant trois décennies, sinon, plus, depuis le tracé du projet de société hérité de Bourguiba...
Ce fait introduit, induit dans les esprits, la notion de citoyenneté dans la cité. Ce jeune chômeur qui aspirait à surmonter sa précarité, a intenté à la réglementation. Sachant la fragilité des systèmes d’administration des pays nouvellement indépendants, c’est un fait déclencheur de sédition et de la prise de conscience. Une fois qu’il a été remis à l’ordre, par l’éviction de son étal de fruits et de légumes, le citoyen âgé d’à peine vingt ans, voulait s’immoler devant le siège du gouvernorat. Il était soutenu, quand il a déjà mis le feu à son corps, par d’autres personnes.
De Sidi-Benbouzid, l’histoire et la nature du pouvoir en Tunisie sont questionnées…
1- Les medias, la Fameuse Al-Jazira
- 2- à Paris
Le contexte tunisien a une particularité que rares des peuples à la fois arabes et musulmans, ont connu. Guidé par l’Etat laïc qui a adopté la régulation moderne de la cellule familiale en limitant les droits sociaux à quatre enfants et interdisant bien avant la France l’interdiction du Hidjab dans les administrations de publiques, la Tunisie a quasiment gagné l’éloignement des islamistes, les fanatiques ! D’inspiration et de traçabilité connues, le projet de société de Bourguiba est resté comme le plus éclairé modèle, suivi par les institutions dont l’administration publique…
Cependant à la tête des Etats les personnes, les lascars de tous ordres peuvent y mettre le nez et les ambitieux n’ont qu’à aiguiser leur stratégie pour arriver à dessein. D’emblée Benali Zine-El-Abidine, militaire de profession puis directeur de la police, n’a pas lésiné d’un iota dans son respect de l’orientation laïque… Mais de forts relents mafieux, son pouvoir est entaché. Son épouse et son frère ont laissé une mosaïque de dires frileux et authentiques. La famille de Trabelsi, comme Halima Bendjedid en Algérie en ses moments de gloire, trainent dans des scandales et la première dame du pays, trabelsi avait marqué aussi les annales avec son association avec l’épouse de Yasser Arafat. Quand au frère même de Zine-El-Abidine, Mancef, il a été victime d’un règlement de compte rentrant dans les affaires de Mafia internationale… Rien que ça !
- L’âme de la mémoire
- La poésie.
L’écoute sociale, les échos des actualités et la chose publique sont en Tunisie dans leur vrai débat. En effet, monsieur Benali peut aussi faire la surprise de revenir pauvre, comme Bourguiba, mourir dans la maison de ses parents. Après bien des vérités quant aux frasques (certaines vachement politiques) de Wassila, l’épouse du charismatique et histoire politicien, Bourguiba restera l’auteur de ses valeurs : « Nous ne saurions oublier que nous sommes des Arabes, que nous sommes enracinés dans la civilisation islamique, pas plus que nous ne pouvons négliger le fait de vivre la seconde moitié du vingtième siècle. Nous tenons à participer à la marche de la civilisation et à prendre place au cœur de notre époque. »
Ben-Bouzid : La citoyenneté, la démocratie, la régularité (l’Etat de Droit), la lutte des classes…
Benali a édifié en la Tunisie une sympathie plus forte en ce qui est, dans le peuple et certainement dans la classe politique, l’œuvre magique de Bourguiba. Avec ses 73 ans, qui lui limite constitutionnellement d’aller à autre mandat, il est interpellé. Bourguiba a indéniablement légué cette perspective, comme un dilemme, à son héritier à la tête de l’Etat : transmettre sur du velours le pouvoir. D’une manière indifférente, avec la fragilité de pays nouvellement indépendants et africains, de contrée arabo-musulmane, de société vivante et revendicative, de raison historique à questionner le peuple tunisien…
De faire de l’immolé de Sidi-Bouzid un être qui a compris que l’Etat est représenté au niveau du gouvernorat. Au-delà de la mafia qui goupille les pieds et les mains de Benali, son départ constitue déjà un enjeu politique. Un jalon de l’Etat de droit et de la construction démocratique. Même que cela se reproduise la Terre s’en foute… Céder le pouvoir sous les regards citoyens et acquis à la démocratie pour Benali est en haut, en bas un jeune désirait simplement travailler…
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Par argotheme le 13 Décembre 2010 à 17:59
C’est en septembre 1990 qu’il a accédé à la double direction du renseignement et du département de la sécurité (DRS). Voila 20 ans qu’il occupe un poste qui a, à la moindre étincelle, toujours été un siège éjectable dans tous les pays. En l’occasion de cet anniversaire, un regard sur l’Homme le plus puissant et le plus discret vaut son pesant d’or !Pour le cas algérien, les regards faits des services secrets algériens sont tous des supputations de langue de bois enjolivée d’un pseudo-nationalisme et surtout de revanchardes paroles qui ne pardonnent pas à l’armée d’avoir bloqué les islamistes de la prise du pouvoir en 1990.
Poste considéré, depuis le coup d’Etat de Boumediene, celui qui donne à l’armée des pouvoirs répressifs contres les opposants locaux et les complots venant de l’étranger, ou bien scénarisés par le régime. Ce dernier est perçu comme l’un des plus corrompus dans le monde, par la faute des apparatchiks et nomenklaturas de l’ancien parti unique, le parti FLN, qui a squatté le symbole relevant de la mémoire collective de tout le peuple par un clan d’opportunistes bâtissant l’exclusion des meilleurs enfants du pays.
Jamais un responsable de ce genre de services spéciaux qui font un corps militaire distinct, de part le monde, n’a atteint une telle prouesse de rester « le fusible incassable » malgré moult intrigues, bavures et autres conspirations. Médiene est un homme très secret. Une seule photo existe de lui, qui a été publiée depuis des années, et quelques unes, le cas échéant, de ses paroles ont été enregistrées. Deux points noirs sont inscrits parmi les échecs du général Toufik : 1 – La mort de Boudiaf, qui est suivie par celle, la – 2, d’Ali Tounsi, le directeur général de la police toute dernière.
Contrairement à l’ensemble des cadres des services secrets algériens, Médiene n’a pas été au MALG, le service secret du FLN pendant la guerre de libération et basé au Maroc. Et par lequel sont passés la plupart des hommes du renseignement algérien. Originaire de Guenzet de la petite Kabylie de l'est algérien, un village qui s’est dépeuplé depuis 1962, passant de 50 000 habitants en 1962, à 8000 actuellement qui a donné nombreux militants de la cause nationale, devenus cadres de haut rang après l’indépendance.
Il bat les records de Félix Dzerjinski, le fondateur de la Tchéka et précurseur du KGB, de l'Union soviétique, qu’il a dirigé pendant neuf ans (1917-1926). Et son Lavrenti Beria, chef du NKVD (Commissariat du peuple aux Affaires intérieures), qui est resté pendant 15 années (1938-1953). Avec Hitler, le chef de la police Heinrick Himmler qui s'est suicidé après 11 ans (1934-1945). Et enfin le général Hendrik van den Bergh à la tête du Bureau de la sûreté de l'Etat (BOSS) du régime de l’apartheid en Afrique du Sud qui a fait 11 années (1969-1980).
Le général Médiene, surnommé Toufik, a été nommé, en septembre 1990, à la veille des élections que le pôle le plus en vu de l’intégrisme islamiste, l’ex FIS (Front Islamique du Salut), allait gagner. Avec un exacerbant populisme orienté par un xénophobe nationalisme plus extrémiste que celui entretenu par le parti unique, les islamo-fascistes souhaitaient semer une guerre régionale au niveau du bassin méditerranéen en commençant par une attaque contre la Tunisie, puisque avec le Maroc un conflit était déjà latent et acquis. Il fallait arrêter la déferlante qui couvait un danger imminent, et le rôle de cet homme s’est avéré plus important marquant ainsi la tournure des événements et toute l’Histoire contemporaine du pays.
Après l'élection de Bouteflika pour un troisième mandat comme président en avril 2009, suite à une falsification de la constitution par une Assemblée Populaire Nationale (APN) largement acquise au raïs, les clivages se sont exacerbés entre le général Toufik et le chef de l’Etat qui jouait une illégale 3ème mi-temps. Cependant il fallait sauvegarder la stabilité du pays, secoué depuis deux décennies de troubles plus politiques que de légitimité du pouvoir placé à le diriger.
BOUSSOUF le fondateur MALG, le service d'espionnage du FLN Libérateur
L’ancien parti unique qui a longtemps servi comme une cellule d’indicateurs aux services secrets, la redoutable SM (Sécurité Militaire) qui s’adonnait aux tortures des opposants et d’une manière abjecte aux poètes, avait son dernier rejeton doté et suivi d’une stature internationale de diplomate ayant longtemps été sous le Burnous du charisme et de la haute personnalité de Boumediene. Ce dernier a laissé une mémorable image de son régime quelque peu égalitaire, mais surtout porté sur un programme d’industrialisation dit « l’édification nationale ». La liaison de Boumediene à l’ANP (Armée Nationale Populaire) était étroite, et une sorte de dette devait être payée aux anciens indicateurs de l’ancien parti unique, qui est à l’origine de la grande corruption et de la marginalisation des plus intelligents jeunes cadres.
Médiène avait eu « Le Tapis Rouge » à ses pieds pour arriver à la direction des services, alors qu’il n’était que colonel quand tous autour, nombreux autres militaires étaient déjà aux grades de généraux. Formé par le KGB en 1961, il avait soutenu les chefs d’Etat Algériens dans le cadre des services secrets qui jouaient dès l’origine de Boumediene, un rôle important dans les choix du 1er responsable du pays. Quand Bouteflika est arrivé en 1999, le passage de la «guerre» à la «paix», a favorisé l'émergence de Mediene comme « homme fort » du pays.
La stabilité était le leitmotiv généralement aussi par les nouveaux démocrates qui ne pouvaient activer dans l’insécurité et la violence. Et l’époque les militaires les plus en vue était Khaled Nezar, alors ministre de la défense fraîchement mis à la retraite, et surtout un certain Mohamed Lamari qui a suivi le premier, quatre mois plus tard, aussi à la retraite. Ce dernier écartement est dû, selon nombreux observateurs, comme un accord entre Bouteflika et Médiene, pour donner à l'Algérie une nouvelle image, supprimant le général Lamari présenté souvent comme le plus haï des militaires de l'époque. Car réussi à chasser Chadli du pouvoir et surtout à endiguer l’accès des terroristes à certaines sphères des institutions.
Avec le départ surtout de Mohamed Lamari, le général Smaïn Lamari (aucun rapport avec Mohamed), vice-Médiène et chef de la Direction du Contre-espionnage (DCE), et fait le « sale boulot » de l’armée, le pouvoir est effectivement partagé entre Bouteflika et Mediene. Ils ont montré une très cohésion du fait du besoin de la recherche de l’équilibre dans la gestion d’une opposition égarée dans les méandres de défense des ennemis de la démocratie, les islamistes, ou montrant du scepticisme à l’égard des familles politiques émergentes et embryonnaires du même camp.
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